Restauration d'un ancien voilier

Bonjour

Je suis nouvellement inscrit sur ce forum, et novice en matière de modélisme, donc merci de votre indulgence si mes questions vous paraissent naïves.
J'ai hérité d'un très ancien voilier de bassin qui a assez mal vieilli. Je voudrais le remettre dans son état d'origine... dont je n'ai que 2 vieilles photos datant des années 1930.

Le bateau a visiblement été déjà restauré une, voire plusieurs fois.
Je n'ai aucune idée de ce qui reste d'origine. En tout cas je suis certain que la quille a été refaite, et sûrement pas à l'identique, de même pour le gréement.
J'ai commencé à le démonter en essayant de ne rien casser, mais ce démontage a révélé d'anciennes réparations qui ne tenaient plus : fissures dans la coque et trous bouchés au mastic de vitrier, étrave défoncée refaite à la pâte a bois...
Je m'interroge sur 2 points :
1. l'origine du bateau. Je sais seulement qu'il a au moins 90 ans. S'agit-il d'un modèle unique ou d'une fabrication en série ?
2. des conseils pour la restauration de la coque et du gréement et notamment les erreurs à ne pas commettre.
Merci par avance pour votre aide

Bonjour Niapmoc ,

   Soyez tout d'abord le bienvenu sur le forum , gardez surtout votre naïveté , nous en avons tous bien besoin dans ce monde qui marche sur la tête . Vos photos sont touchantes , votre voilier  semble bien joli et de taille conséquente , quelles en sont les mesures ? ( longueur , largeur au maitre-bau , hauteur ) . Pouvez-vous refaire une photo de profil de votre voilier ? celle envoyée est en contre-jour , l'on ne discerne guère ce bon gars .

                                                    Bien cordialement à vous                                            C-Y-P

Bonjour Claude
Merci de votre réponse.
La photo de profil n'est pas très bonne, c'est vrai, mais je ne peux pas la refaire tout de suite. Le bateau est en pièces détachées.
Voici les mesures de la "bête" :
Longueur de la coque : 98 cm
largeur au maitre bau : 17,5 cm
Profondeur de la quille : 21 cm
Hauteur du mat : 90 cm
Longueur de la bôme : 73,5 cm
Longueur de la vergue : 51 cm
Merci

Bonjour Niampoc, bonjour à tous

Très belle coque, magnifiquement creusée, qui mérite une restauration soignée

Pour la consolider, je la traiterais comme indiqué ICI et plus précisément à l'épisode 1 de la saison 10 après avoir bouché les gros trous de fixation de la quille.

Concernant la quille, je la referais en lui donnant un profil genre Nova, si je vois bien vos photos anciennes.
Je réutiliserai les lests actuels pur fondre un nouveau lest à mettre en bas de la quille. La difficulté sera de bien positionner cette quille pour que la coque flotte bien dans ses lignes d'eau.

Merci beaucoup
Je vais regarder "l'épisode 1 de la saison 10" avec attention... et probablement les autres épisodes aussi ;-)
Quelqu'un a-t-il une idée de l'origine possible de mon vieux bateau ?
Merci

En zoomant sur une des anciennes photos, on peut voir que le bout dehors n'était pas fixé sur le pont, comme c'est souvent le cas, mais sir le côté tribord de la coque (au passage, cela me donne une explication de la détérioration de l'avant droit de l'étrave).
Est-ce que ce montage est courant ?
Merci

Très belle trouvaille d'un bateau qui a eu plusieurs vies et qui , né aux alentours de la guerre de 14, devrait, après restauration soignée , naviguer au moins jusqu' à la fin de l'anthropocène.
Perso, je pense que pour un équilibre vélique optimum, ,il serati bon de mettre un bout- dehors et un grand foc (deux petits + un foc volant c'est plus "vieille marine" mais moins performant).

Le bout dehors déporté latéralement c'est classique si la pièce d'étrave est figurée (sardiniers bretons et autres pointus marseillais avec capian et bout dehors)...mais sur les photos anciennes on devine que le bout-dehors est décalé latéralement mais on ne voit pas de charpente verticale de l'étrave...

pour la fixation de la quille on a un vrai gruyère....amha pour la réfection de la coque on n'échappera pas à un usage généralisé de la résine Epoxy (diluée pour imprégner le bois , chargée pour mastiquer , boucher les trous et coller des pièces...)

Les pièces sur le pont (en particulier devant le pied de mât) sont probablement des rajouts postérieurs à la construction, pour renforcer un pont qui devait être fissuré...Mieux vaudrait décaper jusqu'au bois le pont et s'il est "sauvable" le renforcer par dessous avec une feuille de contreplaqué très fin type aviation modèle réduit collée à l'epoxy...

Pour le bout dehors il y a une photo de tribord et une autre de bâbord et on dirait qu'il fait saillie d'un bord comme de l'autre, ce qui signifierait qu'il était enfilé dans une mortaise de l'étrave sans forcément être décentré mais pas facile à discerner.

Je pense que c'est un beau modèle artisanal d'origine, assez sophistiqué (gouvernail mobile, peu être plombé comme certains) voiliers anglais mais pas une fabrication genre Nova ou Deffain

J'ai oublié de le signaler : le lest est en plomb. Il est en 4 parties (2x2 de part et d'autre de la quille). Une paire fuselée, une autre, probablement ajoutée plus tard, en forme de cylindre plat (bien visibles sur la première photo). Mais comme la quille a été refaite, difficile de savoir si le lest d'origine était déjà en plomb.
Et le gouvernail - pas vraiment fonctionnel - n'est pas d'origine non plus

Bonjour Niapmoc, bonjour à tous,

Comme Lasérologue, je crois voir le même renflement autour du bout dehors à la hauteur de l'étrave, entourant celui-ci sur les photos de tribord et comme de bâbord.
Un calage tubulaire pour le tenir ? Avec l'inconvénient de ne pas pouvoir plier le gréement sans détendre tous les étais. Ou une frette autour de ce bout dehors ? Pas cohérent avec la peinture identique à celle de la coque au lieu du vernis de l'espar. Je penche donc plutôt pour la première solution, avec une réserve : il s'agit de photos colorisées et il n'est pas certain que ce renflement ait été bleu dans la réalité, de même que le pont n'était très probablement pas non plus de cette couleur comme la photo tribord semble le montrer.

Concernant les pièces peintes en blanc sur le pont, sous le pied de mat et devant celui-ci, je serais moins affirmatif que Lasérologue : ils peuvent être d'origine et seule la pièce en bois verni être un ajout postérieur. 

Votre coque devait avoir une lisse tout autour du pont, peut-être terminée par une dunette à l'arrière couvrant la partie actuellement peinte en blanc. Cette lisse devait couvrir les clous de fixation du pont à la coque et être interrompue uniquement à l''étrave pour laisser passer le bout dehors ou pour laisser la place au tube de tenue de celui-ci.

Avec une coque aussi finement creusée, c'est effectivement pour moi une coque artisanale, mais je ne vois pas trace d'un safran mobile sur les photos ni pourquoi elle serait d'origine étrangère : nos demi-soldiers de la marine étaient tout à fait aptes à fabriquer de tels beaux canots en s'inspirant des yachts à la mode à l'époque.

Concernant le lest, je pense en fait probable que celui d'origine était celui fuselé et que les cylindres sont postérieurs.

Le Safran mobile est sur la 3° photo (voiles bleues , plus récentes et bout dehors absent) ...je n'ai pas dit que le bateau était anglais (je pense aussi à un boulot de marin retraité) mais que peut être le safran mobile avait eu un système de plombage "à l'anglaise" pour compenser les coups de lof.

Je peux me tromper mais les pièces rapportées en avant du mât (avec les filoirs de foc) et sous le mât me semblent d'un design très années 70, évocation des roofs que l'on trouvait sur les bateaux en plastique post-Arpège de Dufour

Merci Laserologue
En fait, j'ai récemment hérité de ce bateau de mon oncle, mais je le connais depuis mon enfance (j'ai 66 ans). Je l'ai toujours vu comme il apparait sur la première photo, avec ses voiles bleues, cousues à l'époque par ma mère.
Donc, même si je ne connais pas l'histoire du bateau, je sais qu'il n'a pas changé depuis les années 60, à part une couche de peinture. Les pièces rapportées sur le pont étaient déjà là. Le safran a été ajouté quand j'étais gamin. Il n'avait pas de plombage et il n'a jamais bien fonctionné.
Mon oncle m'a dit qu'il avait refait la quille, mais je ne sais pas précisément à quelle époque.

Bonjour Niapmoc , bonjour à tous ,

         Cher Niapmoc , je me permets de vous joindre quelques photos d'un voilier dont je vais bientôt terminer la restauration . Celui-ci mesure 98 cm de longueur , hors beaupré , 18 cm au maitre-bau : " bizarre  , vous avez dit bizarre.....comme c'est bizarre ! " . L'gars sera radiocommandé  ; si la muse marine et de l'amour Aphrodite , Poséidon dieu de la mer peuvent vous venir en aide , n’hésitez point à les solliciter afin de mener à bien la réhabilitation votre cher voilier !

                                                    Bien à vous                                 C-Y-P

Bonjour Claude.
Je suis impressionné par votre travail. Le pont est vraiment magnifique ! Un grand bravo.
Et puis les mensurations de votre bateau sont si exactement similaires à celles du mien que ça ne peut qu'être une très bonne référence pour mon projet.
Je n'ai pas l'intention, et il faut l'avouer pas les compétences non plus, d'équiper mon bateau d'une radio-commande. Mais pour tout le reste, je suis résolument intéressé par votre restauration.
A commencer par la quille, que je souhaiterais refaire comme elle était à l'origine, autant que je puisse en juger d'après les vieilles photos. Elle était beaucoup moins profonde que ce que vous avez réalisé, mais je suppose que la profondeur que vous avez choisie est liée à la radio-commande.
Une autre question que je me pose, c'est l'épaisseur de la quille. Celle dont j'ai hérité est en 3 parties, une espèce de sandwich avec une lame centrale et deux joues rapportées, ce qui fait une épaisseur d'environ 3-4 cm.
Encore merci pour votre réponse, et j'espère pouvoir continuer à bénéficier de votre expérience.
Bien cordialement
Philippe

Bonjour Philippe  ,
         Merci tout d'abord pour vos compliments qui me touchent beaucoup . En ce qui concerne la quille ( sycomore ancien ) , celle-ci mesure 28 cm de hauteur , 1,5 cm d'épaisseur , elle est volontairement rejetée vers l'arrière de la coque , d'avec un lest au plus bas , ce , afin d'une bonne tenue dans l'eau  , d'éviter par fort vent que le nez  d'étrave enfourne dans l'eau . En ce qui concerne l'appareillage de radiocommande pour un voilier de près d'un mètre comme les nôtres , le poids est dérisoire de quelques centaines  de grammes ! Pour la réparation du fond de  votre coque , probablement en pin , finement gougée ( trous) utilisez des tourillons en hêtre que vous collerez  ( époxy ) en entrant , sans forcer ; attention vous avez déjà de multiples fissures ! Sur ce je vais préparer le défilé du premier mai d'avec mes taupes qui revendiquent le droit au silence ; elles ne sont pas d'accord par le bruit engendré , intempestif , lors du passage de mon tracteur " Toto "  pour la tonte de la pelouse , me menacent de se mettre en grève ! Punaise c'est beau la démocratie souterraine  !

                                        Bien cordialement à vous tous                                       C-Y-P