Ceci n'est pas un bateau

Bonjour à vous hardis navigateurs
 
Acheté cette semaine sur la baie, un modèle en tôle lithographiée d'un vapeur d'eau douce.

 
Les dessous de la bête


 
L'original a été construit en 1900, et navigue toujours sur le lac des Quatre Cantons, ce qui prouve s'il en était encore besoin que les Suisses sont très soigneux. Il mesure 61.80m pour une largeur de 14m, et les 650CV de sa machine à vapeur propulsent ses 300 tonnes à près de 15 knts.

 
 
Le modèle mesure 535mm, soit une échelle de ~1/120. Et les roues à aubes tournent !

 
Et pourtant, ce n'est pas un bateau, mais...  une boîte à gâteaux!

 
Il ne lui manque que deux petites choses pour qu'elle soit fidèle à l'original : la cheminée et la cabine de pilotage avec ses manches à air. Ces accessoires devaient être présents à l'origine, mais ont certainement été perdus. On retrouve leurs supports sur le toit de la cabine.

 
Ca ne devrait pas être trop difficile à refabriquer, et j'ai déjà prévu de cacher l'antenne de la RC dans la nouvelle cabine ou dans la cheminée. Car, bien sûr, je vais rendre ce magnifique objet à sa destination première de naviguer.
 
J'aimerais bien le doter d'une micro-machine à vapeur, mais il n'y a pas assez de place pour caser la machinerie (le caisson intérieur mesure 360 x 56, avec une hauteur de 50. Parfait pour ranger une douzaine de madeleines, mais pas assez pour un groupe vapeur). Reste la solution du pop-pop, mais j'ai peur que la chaleur des pastilles de méta altère la sérigraphie et je ne sais pas trop comment amener l'air frais et évacuer la chaleur sans transformer l'intérieur en four.
 
Reste la solution facile du moteur électrique, mais ce n'est pas dans l'esprit de la chose.
 
Des idées sur le sujet?

Merci Corwwin pour cette jolie histoire
c'est Proust qui a mangé les madeleines?

Merci beaucoup pour ce partage, il est magnifique et a l'air très frais question peinture, comme neuf,...moi j'ai la boîte à gâteaux "Normandie" (la version carrée des galettes saint Michel car il y en a eu deux...)  mais un peu piquée de rouille.

 La solution Pop Pop doit être possible mais c'est très peu puissant pour une si grosse coque..

Et pour la radiocommande c'est pas un peu cage de Faraday, cet engin???

En France on avait un de ces bateaux (fabriqués par la firme suisse Escher -Wyss) et dénommé justement "La France" qui naviguait sur le lac d'Annecy (et qui servit de prison  durant l'occupe, les miliciens de Darnand y ayant bouclé les présumés résistants en attendant de les refiler aux allemands)

Il fut racheté par le directeur des bateaux mouches parisiens, personnage assez Falstaffien et pas vraiment social avec le personnel (marié à une autrice plus ou moins connue , Nicole de Buron) pour se faire une résidence de vacances où , paraît-il, se déroulaient de joyeuses soirées un peu olé-olé ...mais faute d'entretien il ne restait à flot que grâce à une pompe de cale et l'hiver à la glace qui obstruait les trous...

https://leman-explorer.com/epave-le-france-%E2%80%A2-annecy/

Une nuit de réveillon la pompe tomba en carafe et le gardien qui était un peu embrumé d'alcool négligea ses tâches...et puis glou glou , et depuis ce sont les plongeurs qui s'amusent avec et même jouent au billard sous marin dans le grand salon (véridique!) ...mais pas longtemps, car à 42 mètres de fond il y a du palier de décompression à la remontée.

Solution électrique à l'ancienne: 2 bobines de sonnette avec 2 noyaux de fer coulissants, figurant les pistons , reliés à un vilbrequin entraînant les roues à aubes, le tout donnant une fausse machine à vapeur horizontale comme sur les vrais paddle steamers (Le PS Waiverley qui navigue encore sur les lochs écossais)...il y avait des moteurs hors bord jouets américains qui utilisaient ce principe...Quand j'étais gosse il y avait un moteur comme çà en vitrine du Bazar d'Electricité à Paris , Boulevard Henri IV, près de la Bastille...tout était comme sur une vraie machine à vapeur, avec le volant d'inertie, le régulateur centrifuge de Watt...et deux ampoules qui s'allumaient à chaque coup de piston...les Arts et Métiers en miniature

Les bateaux du Léman ont une particularité, qu'ils partagent avec les remorqueurs à aube anglais comme le Eppleton Hall: Il y a en fait deux machines indépendantes , une à tribord et l'autre à bâbord accouplables ou débrayables à volonté . Du coup ça vire de bord sur place , avec une roue en Avant et l'autre en arrière, les Azipod et les propuseurs Voith actuels ne font pas mieux.

Le Eppleton Hall avait été racheté par un américain en 1969 alors qu'il pourrissait sur place dans la Clyde en Ecosse, restauré et converti à la chauffe au mazout (il y avait encore sur place des mécanos et des chantiers connaissant ce genre de dinosaure), puis ramené en Californie au terme d'une invraisemblable odyssée, via l'Atlantique et Panama, au cours de laquelle il navigua parfois à la voile , faillit couler dans une tempête tropicale et repêcha des pêcheurs mexicains en détresse.

Un autre vapeur à roues à aubes ici, histoire d'avoir des idées sur la disposition du vilebrequin et des cylindres : L' aviso à aubes l'Antilope , naufragée sur les roches du Sénéquet entre Coutainville et Gouville sur Mer , ouest du Cotentin sous le second empire...(le phare a été construit suite à l'accident)

Un jour que le vent était pile dans la bonne direction j' ai fait l' Aller Retour à 22 noeuds de moyenne chronométrée

en planche à voile...Ce n'est pas la Durande des Travailleurs de la Mer de ce bon Totor Hugo (qui a l'époque était en vacances forcées à Guernesey, juste en face ) mais çà l'évoque...et c'était du solide : Le Vilo n'a pas changé ou presque en cent ans