Le canot Paudeau

J’avais dans mes archives, la photo  sans légende  d’un homme récupérant un canot  à moteur dans un grand bassin.

Celle-ci n’était pas de bonne qualité, avec le nom du canot illisible, mais grâce à la bibliothèque numérique GALLICA  et le N° mentionné sur le cliché, j’ai eu accès à une photo beaucoup plus nette, ainsi qu’à la légende ci-dessous.

21/5/22, [jardin des Tuileries, concours de bateaux miniatures, un repêchage : [photographie de presse] / [Agence Rol]

Le nom du canot maintenant bien lisible est l’ouragan, un canot dont Pierre Paudeau  gardait une photo dans son portefeuille et qui figure dans le livre Les Petits  bateaux du Luxembourg  page 59.

Ce n’est pas Pierre qui est dans l’eau avec le bateau, en 1922 il a 16 ans, mais c’est peut être son père, Clément avec moustache et casquette.

Superbe photo, riche d'enseignements et porteuse de rêve. Merci régis !

On dirait qu'il est équipé d'un moteur à explosion (à l'époque il y avait des courses de racers "au pylône" , le bateau était amarré à un câble avec patted'oie et ils faisait des tours chronométrés autour d'un pylône...peut on lire le nom de ce bateau avec une bonne loupe????(ça commence par L' , genre L'invincible)...???
Il est furieusement inspiré des racers motonautiques de l'époque
genre les coques du chantier "Pitre" pour  Emile Thubron https://fr-fr.facebook.com/EmileThubron/ ou les premiers off shore de la délirante course Alger -Paris en canot automobile (tous les participants coulés entre les Baléares et sête par une tramontane carabinée et Mme Camille Du Gast déclarée vainqueuse car dernière à couler et repêchée de justesse par le croiseur de la Marine Nationale qui servait d'escorte   https://en.wikipedia.org/wiki/Camille_du_Gast     les organisateurs (le quotidien populaire Le Matin) lui ont attribué la coupe après deux mois de réflexion, il faut dire que ce drame de la mer très mondain avait fait gonfler les tirages et que le Matin devait bien cela à Mme du Gast

Merci Régis pour ce super document. 

C'est effectivement bien l'Ouragan dont la photo es dans l'ouvrage de Couradette et Gille : embarcation en métal avec un moteur à pétrole y est-il indiqué.

Bonjour toulemonde, Claude, Diaoulic,



Page 59 du livre de Jean-Remy Couradette et Daniel Gilles aux éditions Ouest-France.

Il est pas très beau ce canot. Assez grossier même. Mais très intéressant. Il serait donc en métal. Sans aucun doute avec un moteur thermique. Des performances trop rapides sans radio commande, inexistante à l'époque ! Il devait emboutir avec pertes et fracas la margelle opposée! Car le bassin du luco interdit toute navigation au piquet!

Est ce lui qui a inspiré Monsieur Dutroux pour démarrer la production des célèbres vedettes GIL?

Bonjour à toutes et à tous

Merci pour ces commentaires

Je ne vois pas de pylône  dans le bassin, je pense  plutôt que ce bateau a participé à une course en ligne, également courante à cette époque en l’absence de radiocommande.

Cela existe toujours outre-manche pour les bateaux à vapeur notamment.

Le bateau doit passer entre des boues,  les 2 du milieu rapportant le plus de points.
 
Plus je regarde la photo GALLICA, plus nette que celle ci-dessus et plus je pense que c’est Clément Paudeau, par rapport à  la photo du livre page 37.

Il se trouve que gamin, je suis passé chez Mr Dutrou pour acheter un de ses moteurs (avec un aimant en Ticonal le top de la modernité), qu'il fabriquait (vague souvenir que c'était qq chose comme rue Saint Sabin, derrière la Bastille) son atelier était à moitié dans la cour d'immeuble(une bvieille écurioe?) , voire sous l'escalier.
C'était pour équiper un remorqueur SANSON, un kit  de DMI (le seul bateau en petites lattes que j'aie jamais fini car je m'étais cassé la jambe en ski et j'étais bien obligé d'apprendre la patience)...le père Dutrou m'a raconté qu'il s'était mis à construire des bateaux modèles ...dans un stalag (un camp de prisonniers en Allemagne) avec des boîtes de conserve et un fer à souder en cuivre sur un brasero (d'où avait il sorti la soudure ...mystère , à l'époque çà devait servir uniquement pour les circuits électriques de Messerchmitt, j'imagine)...dans un tel contexte revanchard, il s'était bien entendu lancé dans les mosquito boats et autres vedettes lance torpilles (dont les italiens ont été les précurseurs en 14-18)

Le Canot Paudeau à mon avis c'est autre chose , il date de 1922 et à cette époque tout le monde se passionnait pour les canots automobiles de course (qui ensuite ont fait florès aux USA pour semer les douaniers au temps de la prohibition (Cf Tintin en Amérique)

Les courses au pylône , d'après les MRB des années 60 ne nécessitaient pas d'installations fixes avec bétonnage (même si certains clubs disposant d'un étang en ont fait construire...l'organisateur amenait dans sa voiture le pylône en cornières de ferraille et des parpaings ou des blocs de béton pour le caler avant la course ...et le démontait après.

Assez vite Gems Suzor (père de tous les vaporistes mais aussi passionné de moteurs à explosion) avait inventé une chaise d'hélice extérieure à cardan (au jourd 'hui on s'en sert encore même sur les vrais bateaux, c'est la transmission Arneson pour hélices de surface super cavitantes) et utilisait dès la fin des années 40  des racers 3 points (comme le dernier bateau de Campbell en forme de homard ou de fourchette à cornichons ...fuselage central et 2 patins )...
Les records étaient impressionnants ...à la fin des années 60 les racers tchèques , italiens ou soviétiques tapaient presque le 200 à l'heure...

LASEROLOGUE.  Je demande si je ne vous connais pas. Vous ne veniez pas au Luco de temps en temps avec toutes sortes de GIL? Dont un fameux U520?
Un U52 rallongé! 


 Ici un U52 normal. Le U520 est plus long de 20 cm environ...

Non, j'avais le U25 normal à tableau droit,et avec l'hélice en laiton découpé(3 pales ) et le gouvernail en trapèze, entraînement de l'arbre par ressort ,  alors que je préférais le modèle précédent (hélice 2 pales coulée, tableau arrière inversé et gouvernail en oreille de cousin du lièvre, avec l'entraînement par doigt et manivelle...le temps que je glane les médailles scolaires, et ue je pressure mes parents, Mr Gilbert Dutrou avait changé le modèle (on n'est jamais content!)

Je l'ai toujours, il est cabossé, le gouvernail est bloqué (et du coup c'est le tube jaumière qui tourne (avec la voie d'eau qui va bien) il n'a plus dû naviguer depuis 1970)...j'ai fréquenté le bassin jusqu'en 73 (après çà a été cyclos, motos ...et p'tites copines + achat d'une Yôle OK (vendue au musée de la plaisance de Bordeaux...qui sait ce qu'elle est devenue , c'était la 3° Yole OK construite en France chez Jouët à Sartrouville) ...suivie d'une succession de Lasers (j'en suis à mon 6°,quand je serai cacochyme ce sera un laser radiocommandé)et Monitorat de voile en 1976 avec comme instructeur un certain Pierre Jahan dit petit pierre en raison de ses 1M90 (qui régatait honorablement en 470 mais a surtout été champion d'Europe en classe M avec son célèbre Concombre Masqué...)

Le U52 est un ebête rare et chère, j'en ai admiré un au "Voilier blanc", la boutique de jouets de la rue Vavin, qui vendait aussi des Paudeau"privés" (comme le Nain Bleu , encore plus cher place de la Madeleine) des Nova...et même un jouet représentant la soucoupe plongeante de Cousteau (beaucoup plus bariolée que le jaune travaux publics de la vraie "Denise")

Mon Borda LG40 acheté vers 1964 par mes parents, venait de la rue Vavin. Cette boutique a fermé vers 1982 ou 83. 
Si ce n'est pas vous qui est-ce donc?
Quelqu'un vient au Luco avec des GIL neufs! En plus du U520, il fait naviguer le croiseur! Sacré moment.
Voilà un collectionneur qui n'a pas froid aux yeux.



Mon bateau de gosse est celui à voiles rouges. Je l'ai depuis environ 52 ans!
Aussi beau à la maison, qu'il a la vélocité d'un bateau-phare sur le bassin...

Les Thoniers Borda, les berckois sans quille ou avec une barre de plomb et le sardinier à clins en plastique ABS Giraud Sauveur façon carrosserie de Méhari (Chapeau Mr Roland de la Poype, qui a retenu les leçons du Junkers 52, du Citroën Type H et des théories de Jean Prouvé) peuvent séduire les parents bourgeois-catho .

(Aaaaah l'aspect marine traditionnelle et dur labeur du pêcheur de carte postale, modèle catholique et anti-alcoolique façon Jacques de Thézac et almanach du marin breton!  )....


mais les enfants n'en veulent pas...eux ils jouent à la régate comme on joue aux billes ou aux pokémon en mode agressif-compétitif, ils savent les petits bougres que ces bateaux là se traînent comme des bottes de foin et remontent au vent comme de la fumée de cigare...

A la rigueur au bord de la manche pour les bassins barrages sur l'estran fabriqués à la pelle jouet  à marée basse...jamais assez profonds pour des vrais voiliers.

Petits ingrats, va , il font carrément la gueule quand une grand mère mal renseignée leur offre ce genre de  jouet en cadeau d'anniv'

... D'ailleurs, mes parents ont compris! Mon frère a eu droit à un NOVA N° 7, le veinard. Pourtant, aujourd'hui je ne l'échange pas.

Pour ma part , j'ai eu de la chance (mes parents s'étaient connus...aux Glénans , dans la version kolkhoze catho-communiste résistentialiste  de la voile puriste de l'immédiat après guerre, qui était aussi la meilleure agence matrimoniale de France)...
Môssieu Philippe Viannay (qui avait été militant royaliste), avant d'en repasser les rènes à Mme Hélène Nordkovitch-Viannay son épouse (qui était une militante communiste teintée en rouge dans la masse) avait monté un coup assez foireux en proposant à des stagiaires d'embarquer sans salaire  sur les derniers thoniers à voile de Concarneau (Le Lilas Blanc et le Général de Gaulle..tout un symbole...)

Mon pater a participé à cette expérience de sociologie vélique (qui a été un calvaire pour les pêchous comme pour les jeunots venus de la ville)...et il en a retenu quelques leçons , dont une sur les performances sous voile d'un thonier breton...et jamais au grand jamais il ne m'a "récompensé" avec ce genre de jouet...

Bonjour à toutes  et à tous
 
 
L’utilisation d’une pompe a vélo sert à mettre en pression le réservoir d’essence, voir ci-dessous.

Ensuite, il actionne à la main une pompe pour faire rentrer de l’eau de l’étang dans la chaudière.
 




Pour imager les propos de Laserologue sur les bateaux circulaires, voici une vidéo d’un moteur flash-steam qui tourne à près de 200 Km/h.

Bateau sans chaudière, l'eau passe dans un serpentin en inox chauffé par des bruleurs torche.

Il existait le même principe pour les voitures. Tout aussi impressionnant quand on a 8 ans...bruit et vitesse 

Avant la Radiocommande il y avait aussi des avions de VCC (vol circulaire commandé : 2 fils sur une poignée pour commander la gouverne de profondeur et une belle occasion de choper le tournis...j'en ai eu 1 électrique (avec les piles dans le boitier tenu à la main ...c'était assez spécial.

Pour les bateaux, en version moteur à essence et hélice aérienne c'est encore plus énervé (40 000tr /min de quoi ridiculiser des 50cm3 Kreidler...
Avec une hélice marine il y a un souci de carburation il faut être riche pour démarrer et pauvre pour le rendement maxi et la pointe de vitesse...mais voilà , il n'y a pas de radiocommande...du coup le lancement y fait beaucoup pour arriver à se lancer sans caler malgré une carburation pauvre

https://www.youtube.com/watch?v=izsK7FMWq3o

En tous cas l'ambiance pour l'hydro à vapeur est très british...pluie, calme, tout le monde en waders avec des chapeaux digne d'Elizabeth II et les dames qui papotent gaiement en arrière fond pendant que leurs maris font les grands gamins ...le mot "Tea" revient souvent sur la bande sonore...on sait qu'on est outre-manche

Bonsoir,
Qui, a l'époque, ne c'est pas "éclaté" un doigt (voir plus) avec un "petit COX", monté sur un bateau, une voiture ou un avion "en circulaire" ?
C'est comme cela que le "métier est rentré" ...
Toute la semaine pour construire, réparer ... et en moins d'une heure ... il fallait tout reconstruire le "fagot de bois" ....
A force on ne disait plus: on va faire rouler, nager ou voler ... on disait: viens on va casser ... !!! ....

L'avion ,à l'époque du vol libre et des radiocommandes hors deprix, j'ai vite arrêté, tout mon argent de poche y passait...je me contentais des petits planeurs Günther spatz, lancés à la fronde...solides acrobatiques légers...mais j'en ai perdu quelques uns dan les arbres et sur les toits...
Le cox à hélice aérienne, j'en avais collé un sur une mini vedette DMI à bouchains ...mais çà na jamais très bien marché (chavirages) j'aurais du faire un truc à flotteurs, comme les Idrovolanti italiens de l'époque fasciste qui faisaient la course sur le Pô ,de Pavie à Venise...et puis on était mal vu par les gardiens du luco: les moteurs thermiques c'était uniquement le matin...