Paudeau bicolore.

Ce voilier Paudeau aux œuvres vives rouges, dessus verni, est équipé de voiles en lin, celles d'origine partant en lambeau.
Longueur hors tout 81 cm.

Bonjour Oliflat, bonjour à tous

Une merveille. 
Mais pourquoi refaire les voiles en lin ? les voiles d'origine étaient dans ce matériau ?

Bonjour Olivier, TAF, toutes et tous,

Je ne sais pas si les voiles d'origine sont en lin mais sur cet exemplaire, elles le sont également.
Je ne sais pas non plus si elles sont d'origine mais elles semblent avoir un certain vécu.

Bonsoir Éric,
Je n'avais pas vu que ce joli Paudeau disposait d'une embarcation en annexe.
Elle semble bien aller avec le pont. 
C'est assez sympa de voir que nous avons à priori le même voilier, l'un rouge, l'autre bleu. 
Il faudrait les faire croiser, et peut être avoir une portée prochainement.

Bonjour Eb85, bonjour Oliflat, bonjour à tous

Très joli, et j'ignorais que Paudeau ait fabriqué des coques en tranches : je croyais qu'il travaillait toujours dans des blocs massifs !

Bonjour Tire-au-flan, Oliflat, Eb85, bonjour à tous, 

Mon PAUDEAU est en hêtre et construit lui aussi en tranche.

Bonjour à vous hardis navigateurs

Il me semble étonnant que les voiles d'origine soient en toile de lin, beaucoup trop perméable au vent. Le matériau normal pour les voiles serait plutôt une toile de coton, de l'ordre de 120g/m2 qui, de plus se teint très bien. Après de nombreuses recherches, j'en ai trouvé un coupon de couleur écrue, normalement utilisé pour les doublures de vestes, qui, pour une trentaine d'€uros, devrait me permettre de tailler une bonne soixante-dizaine de jeux de voiles. Il est préférable de l'acheter dans un vrai magasin plutôt que sur internet, ce qui permet de le tâter et d'évaluer sa "main", c'est à dire sa tenue, sa souplesse et la densité de son tissage.
Dans la même veine, on peut aussi rechercher du tissu pour chemises plus ou moins légères, qui offre parfois des variantes de structure de tissage intéressantes (diagonale, sergé, popeline, ...) et des couleurs unies ou des motifs imprimés (petites lignes, rayures plus ou moins larges, etc...). Préférer le 100% coton, mais on trouve la plupart du temps des mélanges (20% polyester, acrylique ou polyamide). Au-delà de 20% de mélange, la teinture devient parfois problématique et on ne peut plus utiliser la teinture "Ideal", la moins chère et la plus facile à utiliser.

Fin du cours sur le textile.

Toile à voile...vaste sujet.
Manfred Curry (avant les textiles synthétiques) avait testé des tissus à voile tissés très serrés et des tissus très lâches tant au niveau perméabilité qu'au niveau rendement en soufflerie.

Ô surprise , des tissus très lâches avaient quasiment le même rendement aérodynamique que du tissu serré...il faisait d'ailleurs remarquer qu'un simple grillage de clôture diminuait énormément la vitesse du vent (des tas de neige s'accumulaient en aval) .
Il était allé jusqu'à brûler les fibres superficielles pour voir s'il y avait une amélioration de rendement en soufflerie.

Les tissus serrés de coton (et à fortiori les tissus modernes synthétiques et même les non-tissés renforcés de fils de carbone à l'époque moderne) c'est avant tout pour maîtriser la déformation des voiles et leur garder un bon profil stable et constant (ou presque) sur la durée de vie de la voile...mais à l'échelle de nos petits bateaux les problèmes de déformation des voiles sont quand même moins aigus.

Pour les Paudeau, je ne sais pas comment étaient faits les "mules de location" à quille en tôle (ils étaient couverts de multiples couches de peinture, surtout sur ceux des Tuileies, moins bien entretenus)....par contre quand j'ai acheté mon Raspail chez un collectionneur Parisien, il avait un petit Paudeau verni qui était bel et bien en deux tranches + quille (ce qui est assez peu...dans les MRB des années 60 il y avait des coques en 6ou 7tranches ce qui compliquait l'assemblage mais limitait le rabotage/gougeage)

Bonjour à tous,
Le lin et le coton ne sont pas étanches au vent, en effet, et pourtant ça marche bien. Très bien même.
A l'époque des voiliers de bassins classiques (1900-1970) on ne trouvait pas grand chose d'autre. Lin ou coton étaient les seules alternatives. Les profils des coques bien dessinées, comme Nova, Deffain, Paudeau, quelques Borda (j'en oublie) faisaient le reste. 
Et le grain de la voile avec ces tissus est si beau !

Bonsoir Olivier, bonsoir à toutes et à tous,
Ces Paudeau sont vraiment d'une très belle élégance qu'ils soient massifs ou en tranches. Quant au tissu et à l'étanchéité au vent des voiles je ne saurais trancher. Cependant, il est à noter que la fibre de lin peut absorber 20% de son poids en eau alors que la fibre de coton n'en absorbera que 8,5% d'où l'utilisation du lin pour les torchons. Par conséquent un voilier gréé avec des voiles en lin risque d'être plus alourdi après être passé sous la fontaine que s'il était gréé avec des voiles en coton. A moins que le tissu n'ait été traité par un imperméabilisant.
Par ailleurs, j'ai vu en Martinique dans les années 70, lors des courses de yoles les patrons faire balancer dans les voiles des seaux d'eau pour soit disant améliorer leur rendement. La voile mouillée laisse-t-elle moins passer l'air?

Mouiller les voiles était pratiqué par les corsaires lors d'une poursuite, la voile mouillée se rétractait (rétrécir au lavage) et les chutes avaient moins tendance à battre, améliorant ainsi l'écoulement de l'air...mais çà avait aussi des inconvénients, à commencer par la pénible manipulation de la toile mouillée et les risques de moisissure si on e les faisait pas bien sécher ensuite...


La croyance dans l'utilité de cette manoeuvre a persisté longtemps (voir le fameux 3 hommes dans un bateau de Jérôme K Jérôme, dans le chapitre hilarant où Jérome et son pote, tous deux novices complets louent un canot à voile un jour de grand vent).

Pour ce qui est du rendement aérodynamique des tissus lâches, Manfred Curry le considérait comme bon...mais par contre ce genre de tissu se déformait beaucoup et les voiles ne conservaient pas bien leur coupe initiale.

Il y a eu au moment de l'explosion de créativité genre concours Lépine de la planche à voile (années 80) un exemple caricatural de ce fait : La voile Poussy Netting (absolument véridique), pensée pour faciliter la corvée de relevage.

Elle était faite d'un tissu très lâche fait de rubans plastiques plats pour la chaîne et de fils synthétiques pour la trame...l'idée était de faciliter le relevage de la voile en assurant l'écoulement de l'eau (les rubans de la chaîne tournaient comme des lamelles de store vénitien).

La voile était très facile à relever (j'ai testé) et fonctionnait presque comme une voile de même surface en dacron..dans le tout  petit temps...mais revers de la médaille dès que çà soufflait un tant soit peu elle devenait un sac informe et perdait beaucoup de rendement.