Giraud Sauveur Requin plastique: La césarienne

Dans l'encyclopédie Cousteau que mon frère avait gagnée il y a bien longtemps en participant à un concours de Pif Gadget (mais oui!) on voyait une biologiste américaine (épouse d'un des fils Cousteau) faire une césarienne à une femelle requin, en extraire une portée de bébés requins et les élever au biberon.

Mû par une curiosité toute archéologique j'ai entrepris d'ouvrir un requin plastique GS pour avoir réponse à la question: Pourquoi ce joli jouet, reproduction d'un excellent voilier qui a fait ses preuves, navigue t 'il si mal?

Il y a des raisons qui viennent de la voilure et du gréement : Un génois 3/4 à fort recouvrement, amuré loin de l'étrave  qui ne passe pas au virement de bord, une Gd Voile à gros rond de chute avec des lattes ...sérigraphiées, dont la moitié se retrousse a vent et ne sert à rien...

Mais il y a aussi des raisons liées à la coque et surtout au lest : Âmes sensibles s'abstenir, on éventre un requin...et çà fait mal
Ce Requin, en parfait état (ou presque, il y avait 5 Cm de la liaison pont coque décollée) a été acquis auprès d'un membre du forum pour une somme ma foi honnête...
Une fois à l'eau il s'est avéré qu'il était assis sur son tableau arrière et que les voiles ne captaient guère le vent, et pire encore avec le foc à contre qu'il avait tendance à tenir la cape courante presque indéfiniment.

L'ouverture s'est faite sans trop de mal même si quelques fragments de coque sont restés collés sur le moulage de pont, il faut une combinaison de ruse et de violence contrôlée et les bons outils mais çà se fait...
Une fois ouvert on trouve: côté coque un carré de papier qui recouvre le lest (en ciment mais pas que en ciment, on va le voir) et remplit l'aileron de quille jusqu'au galbord et côté pont, une mahousse épontille en bois sous l'emplanture de mât

La coque et le lest pèsent 1060 grammes et vu la construction çà fait dans les 950 grammes de ciment...on arrache le papier et (sous les pavés , la plage) on trouve le lest de ciment...
GS a sans doute eu des réclamations au sujet de lests cassés car il faut reconnaître qu'ils ont fait un effort : il y a des bandes de plastique ABS collées au niveau du haut de la quille (un peu comme des varangues) qui forment des ponts entre les deux côtés de l'aileron et servent à immobiliser le ciment


Surprise surprise, il y a du ciment , oui, y'en a ...mais pas que du ciment (merci Mr Audiard) il y a aussi de la grenaille d'acier (des mini cylindres) et ils se sont concentrés au point le plus bas (à l'arrière du talon de quille ) et vu leur densité ils donnent certes plus de raideur à la toile qu'un lest de ciment pur mais comme ils sont à l'arrière le bateau a le cul dans l'eau.

L'extraction du lest a été plus douloureuse, il a fallu l'affaiblir à la perceuse, le casser en forçant prudemment un gros tournevis cruciforme dans les trous.


JJ' ai même eu une fissure le long du pli qui figure la séparation entre la quille et le faux "safran" du gouvernail...un peu ballot certes mais comme j'ai acheté un kit epoxy (Leroy Merluche) qui comprend de la résine 2 composants , mais aussi du tissu de verre et de la charge (silice et microballon) çà se répare très bien...Comme on le voit, une fois vide, on se retrouve avec 360 grammes de bateau en pur plastique dont 143 pour la coque

La grenaille de plomb n'est pas facile à se procurer : les armuriers n'en vendent plus, Giga pêche a fermé récemment, Dubos pêche depuis longtemps ,DPSG (Des Poissons Si Grands, référence à Pierre Clostermann) n'en a plus...

Reste l'astuce d'acheter des "plombs souples" chez Décathlon rayon plongée (SIMAME a déserté la Bastille...c'est la loose) des sacs en tissu plastique soudés HF qui contiennent 1ou 2 kilos de plomb en grenaille pour les plongeurs délicats qui préfèrent mettre le lest dans les poches de leur Stab Jacket plutôt que de porter une ceinture. 

Test scientifico-pifométrique en baignoire ...la coque accepte 13-1400 G de plomb en restant dans ses lignes et la grenaille ne remplit que la moitié de l'aileron de quille ce qui abaisse nettement le centre de gravité ...au total la raideur à la toile doit être améliorée de plus de 50%...bon , d'accord , j'entends les ricanements, genre :"50% de pas grand chose c'est rien du tout, on sait très bien que les GS plastique naviguent mât dans l'eau et ce dès force 2".Mais bon , 50% de pas grand chose c'est mieux que rien...bouteille à moitié vide ou à moitié pleine

Pas besoin de cloisonner l'aileron pour éviter l'effet "cul de plomb", il suffit de positionner correctement le bateau, de verser de la résine liquide et de mettre un ruban de toile de verre par dessus.
La preuve que çà marche c'est qu'une fois refermée et collée la coque tient sur un bord de table avec juste la quille sur la table et le reste dans le vide...

Avant de refermer, j'en profite pour modifier un poil le pont : Le Triang Osprey , un plastic fantastic très british (et probablement nettement plus cher que le très plébéien Giraud Sauveur en son temps) a un aileron creux bien plus profond que celui du requin GS, et lesté à la grenaille de fonte ....mais aussi des cadènes en laiton , traversantes, qui ne risquent pas de casser comme le font trop souvent les cadènes des GS(le modèle rapporté collé tout comme les cadènes venues de moule avec le pont des plus anciens) ...
Donc pendant que le Tupperware est ouvert je pose une cadène à l'extrême avant (comme çà je pourrai jouer sur la taille du foc pour l'équilibre sous voile) et deux au niveau du mât (des mini pitons en laiton repris sur un petit bloc de chêne en guise de contre-plaque) 
Pour refermer c'est encore à la résine époxy que çà se fait mais en préparant un mastic chargé (on thixotrope avec la silice vendue dans le kit) qui a la consistance du beurre à peine sorti du frigo... Du scotch pour éviter les bavures, une pléthore d'élastiques pour serrer , une bonne nuit de polymérisation (l'Epoxy c'est plus lent que le polyester...qui est a proscrire absolument sur l'ABS et le polystyrène choc dont sont faits les GS)...

Et voilou, on a un requin GS qui a très peu changé d'aspect (il y a juste 3 cadènes de plus sur le pont) mais qui devrait mieux se comporter une fois équipé de voiles décentes (celles d'origine seront pieusement conservées , juste pour le jour proche où un GS plastique vaudra aussi cher qu'un Paudeau, un Deffain ou un Alexander of Preston)...

Bien entendu il ne faut pas perdre le bateau par 300 pieds de fond si on veut un jour en tirer un mirobolant profit spéculatif donc avant de fermer, j'ai enfourné dedans des blocs de mousse pour la flottabilité (l'Osprey a un sac à air d'origine)

Photo garantie sans trucage ...dans mes multiples bateaux il n'y a que le Dauphin Hotte aux Jouets (après une deuxième ration de plomb) et , curieusement,  le Nillop Petrel (d'extrême justesse et grâce à son fond plat style "Star") qui peuvent ainsi tenir en équilibre sur un rebord de table...au test baignoire je me suis un poil loupé, trop timide, il est encore un peu sur le cul...mais bon c'est de ma faute j'ai voulu mettre du plomb au point bas ...qui est aussi le plus en arrière pour augmenter le bras de levier....Le Dauphin HJ c'était l'inverse, trop sur l'avant...mais il trace quand même...Par contre çà ne sera pas une bête de vitesse vu son poids conséquent je ne pense pas qu'il puisse battre le 420 JEP....déjà bien beau s'il se comporte comme l'Osprey

  Quand on regarde la production des GS plastique (et en exceptant les sympathiques chaloupes sardinières à clins qui naviguent comme des bottes de foin...un classique des "tradis"genre Borda pêche et autres berckois) on se rend compte que le fabricant devait pressentir qu'il y avait comme un malaise question stabilité avec ses yachts en plastique lestés au ciment:

 Les F28 en version 60 Cm étaient dotés de gréements assez rognés, plus réduits à proportion que les bateaux d'inspiration (les Stephens / Illingworth ou Nicholson à quille longue et safran sur la quille des années 60 qui disputaient les courses du RORC).
Pour le Requin, GS a amélioré le lest (grenaille, varangues en plastique) mais c'était pas vraiment bon...en fin de production à la charnière des années 70/80 ils ont lancé la série Dauphin 13 qui a un aileron de quille plus profond (certains avec le rouf et le pont des F27, certains avec un rouf plus moderne et un accastillage assez clinquant qui "faisait riche")...je n'en ai pas vu sur l'eau, j'ignore si çà a amélioré les choses, et leur chant du cygne a été un mini bateau avec une quille aileron collée munie d'un bulbe en tube plastique qui pour le coup devait être fourré à la grenaille de fonte...mais c'est un mini bateau et on sait que c'est plus difficile de réussir un voilier dans les très petites tailles (sauf les délires genre Balmain Bug qui sont des faux petits, en quelque sorte...

Bjr à vous hardis navigateurs

Le plomb étant catastrophique pour l'environnement, les éminents politiques qui nous gouvernent, forts d'une conscience écologique toute fraîche, l'ont interdit dans toutes les activités sportives. Ainsi les plombs de pêche ou de plongée ne contiennent plus de plomb, mais sont faits d'un alliage à base d'étain.
Heureusement, un petit groupe d'irréductibles pollueurs a su résister et, à ma connaissance, les seuls endroits où l'on peut encore acheter légalement du plomb sont les armureries. Pour 5€, je me suis offert une boîte de 500 plombs diabolo en calibre 4.5, soit ~250g. C'est pas gratuit, il faudrait explorer plus avant la possibilité d'acheter de la grenaille, destinée aux acharnés qui fabriquent encore eux-mêmes leurs munitions.
Pour la mettre en oeuvre, on peut utiliser comme liant de l'étain fondu, largement plus dense que la résine. Bien évidemment à exclure dans une coque plastique... mais, moyennant quelques précautions, ça marche dans une coque en bois. A noter que quelques coups de marteau pour aplatir les diablolos améliorent considérablement le coefficient de remplissage.

Les rares armuriers parisiens n'avaient plus de plombs de chasse...les plombs de plongée sont toujours en plomb (souvent recouvert d'une couche de plastique mais pas toujours)...là les plombs souples sont bien en billes de plomb minuscules dans un sac et donc çà se tasse mieux que les plombs en bouchon de champagne...et la résine bloque tout... C'est comme çà que faisait le chantier JP Genevois  pour lester l'aileron de ses "corsaire" en plastique lorsque le moule du saumon originel en fonte a été perdu dans la fermeture de la fonderie qui fournissait Stéphan à Concarneau.

C'est sûr que bien des jouets actuels (le petit chimiste, mako moulage...etc ) seraient inhomologables de nos jours

Bonjour Lasérologue, bonjour à tous

Merci pour cette césarienne, ou pour cette autopsie du requin GS !
Espérons que deux fois zéro fasse un peu mieux que presque zéro stabilité...

AMHA çà devrait marcher...pas pu encore résoudre la question des voiles (grippe , boulot) mais le test de stabilité en baignoire, mât en place, est assez encourageant (et ce qui ne gâte rien la coque est redevenue étanche)...

Après il y a un deuxième souci : la quille manque de surface (elle a strictement la même "outline" que celle du vrai bateau, avec en plus un retour de galbord arrondi à cause du procédé de moulage, alors qu'en principe on transpose en mettant un aileron proportionnellement plus profond ) donc ce fier coursier a un plan anti-dérive assez réduit, un peu comme un sardinier BVO ou Borda.

La quille est épaisse (beaucoup plus que celles, en plastique aussi, de l'Osprey Triang/SCALEX ou du bizarroïde Dauphin hotte aux jouets) et donc elle ne doit pas développer une portance extraordinaire ...

Les catamarans sans dérive avec des petits ailerons (Dart 18, New Cat 14) ou des coques savamment asymétriques (Hobie 16 ou Prindle) çà marche, et çà remonte même au près...mais sur ces bateaux on compte sur la vitesse pour créer de la portance. 

La VMG au près est plutôt bonne (j'ai eu l'occasion de barrer un prestigieux 6MJI -un plan Johann Anker, un couloir lesté tout acajou, en régate, contre un Hobie 16...ce qui est improbable mais bon çà s'est trouvé ainsi). Le cata a filé sous le vent tandis que nous pointions à 30° du vent réel , j'avais si peu l'habitude de ce bateau que je suis même un peu sorti du cadre à la bouée (mes repères de lasériste avec un près à 45°).

Résultat on était ex-aequo à la bouée de près...et largués comme un caillou sur le bord de portant .
Les catas  et les planches à voile de slalom-race sans dérive   çà remonte au vent ...mais grâce avant tout à la vitesse.

En tous cas c'est intéressant de tenter cette expérience : des GS plastique il y en a partout et pour pas cher (le requin cote un peu plus à cause de ses lignes élégantes) et çà doit être possible de les améliorer pour en faire un jouet que les gosses ne rangeront pas dans un coin après la première nav'...peut être que le candidat idéal pour cette chirurgie lourde serait le Dauphin D13 qui a un aileron plus profond et plus hydrodynamique...

Les GS ne sont pas vraiment des collectors et sont un peu méprisés (le plastique!) ...et pourtant ...dans mes souvenirs de gosse les plus gros des séries F27 / F28 (les 60 Cm de coque) n'étaient pas ridicules par petit temps, meilleurs que les Tirot (c'est pas dur) , c'étaient les petits modèles de 30/40 Cm qui étaient des veaux marins, probablement à cause d'un gréement plus que sommaire. 
Leur principal défaut, c'était de prendre l'eau et de couler, sous la fontaine su Luco ou des Tuileries , en général à cause d'un livet de pont décollé ou d'une fissure dans la quille...Ca n'aurait pas ruiné GS de mettre quelques blocs de klégécell dedans. Le fait de naviguer sur la tranche dès 5 à 8 noeuds de vent n'arrangeait pas les choses si le collage coque pont fuyait...

En désespoir de fourniture de plomb, trouver un grossiste de matériel de couverture zinguerie, et rechercher des barres a soudure, a défaut des bandes de plomb. jm

Après la coque (et une interruption pour cause de grippe), le gréement...

Cette GV est un poil plus petite (moins de rond de chute, point d'écoute plus relevée) plus lourde (du vrai dacron de bateau) mais probablement plus efficace, pas de pli en plein milieu bien adaptée sur la bôme,avec bordure libre et un peu de creux ralingue inox dans le guindant..Des soucis avec le système de zigzag de la machine, résolus (un ressort de rappel qui avait pris un peu de mou) une couture un peu loupée...pas parfait mais fonctionnel.

et j'ai remis quelques gimmicks du chiffon d'origine (les fausses lattes et l'emblème de la série.) juste pour le fun...Je prévois un génois (mais pas à recouvrement, amuré à la cadène avant) et un petit foc sur la cadène arrière, histoire d'ajuster l'équilibre vélique, des haubans en inox mais avec les tendeurs d'origine pour pouvoir dégréer le mât (qui sera verni)...pas sûr qu'il aille à l'eau ce WE...le luco doit être gelé...

J'ai fini de regréer, mais je ne suis pas très content de mon travail...le foc sur l'avant est probablement trop grand (j'ai un petit foc sur la cadène intermédiaire qui pourra être testé en tant que de besoin), et le bateau paraît un peu déséquilibré visuellement (en plus en brûlant un bou't j'ai en peu roussi la chute du foc...faut tester et corriger...et en plus c'est en rangeant après avoir fini que j'ai retrouvé ma réserve de nylon à spi, plus adapté à ce bateau que le dacron assez épais que j'ai utilisé... bref à voir sur l'eau, avec du vent

Bonjour à toutes et à tous,
C'est un nouveau système de rattrapage automatique du creux de la GV que nous présente Laserologue. Je doute de son efficacité préférant un petit palan sous la bôme.
 

En fait, sur cet engin, le mât et la bôme sont fendus au bout d'origine...l'écoute rouge (en soie!) montée comme çà , çà permet que la bôme reste dans le plan  "kivabien" pour évier que le vit de mulet ne se coince (c'est un micro piton monté dans une goupille et il a peu de jeu) vu que faute d'avoir retrouvé le tissu à spi dans mon fourbi j'ai fait une GV en dacron qui est une vraie tôle et que le petit câble dans le guindant, avec une boucle autour du piton de vît de mulet a des fois tendance à génér...

la voile est tenue sur la bôme par les estropes blanches (fil a voile cousu à l'aiguille)...c'est d'ailleurs pratique ce système d'espar fendu, même si çà fragilise un peu.

Le montage de la voile rouge c'est exactement ce qu'on a sur un laser, réglage de bordure libre pour le creux et estrope autour de la bôme pour tenir la voile...et sur bien des jouets c'est négligé (même sous forme fixe, sans réglage de creux) ...C'est pourtant comme çà qu'on peut le mieux donner une forme correcte à nos petits mouchoirs de poche...

Emmené au Bassin ce matin...j'avais prévu de le faire naviguer de conserve avec le Triang Osprey...mais voilà il y avait une banquise sur les 3/4 du bassin avec des baies piégeuses...donc limitons les sources d'ennui et ne mettons qu'un bateau à l'eau (en voile libre c'est toujours compliqué)...
Il y avait quelques acharnés Luconautes dot deux sous mariniers et un gros chalutier RC à Portique pêche arrière  plus une rigolote embarcation bretonnante.

J'ai utilisé le Requin avec sa GV en "tôle de Dacron" et un petit foc en toile à spi amuré à l'étrave...eh bien, malgré un vent faible et capricieux, il marche très bien ma foi (même s'il faudrait l'essayer avec un vent plus franc et plus fort avant de continuer à optimiser.
Il a maintenant 1300g de plomb dans le ventre (au lieu des 900g de mélange ciment-grenaille) il est pas trop mal dans ses lignes, mieux qu'avant même si encore un poil sur le cul et avec cette faible brise, il gîtait à peine et démarrait assez franchement à la risée...trajectoires stables (dans les limites des conditions régnantes, un petit flux d'air glacial et dense,irrégulier mais on a vu pire)...manque de pot mon APN avait son accu étranglé par le froid donc , même si j'ai fait quelques photos, je n'ai pas pu immortaliser les moments où il produisait un bon sillage dans les quelques risées fugitives.

Il est allé assez souvent taper dans la banquise, avec sa quille pentue, il montait dessus et repartait en arrière, des fois il suivait le bord en s'appuyant dessus à belle vitesse et l'inertie de son gros lest combinée à sa coque bien lisse et glissante a fait que je n'ai pas eu à demander aux modélistes RC d'opération de sauvetage...

Je pense que je devrais refaire la GV en toile à spi , un peu plus grande en bordure  (il reste de la place sur la bôme et avec un poil plus de rond de chute, avec des vraies lattes), elle prendra mieux sa forme après un virement que la voile en tôle dacron (du vrai tissu de voilerie) et faire un autre foc plus grand, aussi en toile à spi, si les essais montrent un bateau un peu trop ardent...en attendant , il navigue vraiment mieux que dans son état d'origine...les fabricants français méritent souvent un bonnet d'âne pour leur manque de mise au point.

Chez les rosbifs les fils Alexander (of Preston) étaient des cracks de la régate sur bassin pré RC, Turner testait se Ailsa sur le bassin de Largs, pareil chez Star Yachts pour les gros modèles (il y avait une tournée des plages et des camps scouts avec un stand itinérant et des régates), le Tri Ang Osprey et ses petits frères étaient testés, un autre fabricant s'était payé la collaboration de Uffa Fox (champion de régate et moniteur de voile du prince Philip) pour le jouet de bassin "Artic Tern"...et Uffa fox n'aurait jamais signé une sapine ou un coule-tout-seul.

En France les Tirot ont toujours plus ou moins été des veaux, chez Borda il y a fort peu de bateaux vraiment capables de bonnes perfs, les Giraud Sauveur plastique auraient pu être de bons bateaux...mais il n'y avait pas de mise au point, même si  certaines modifs en fin de production montrent une relative conscience du problème (mais aussi des économies mal venues avec les voiles en feuille de vinyl souples).Les Pen Duick Estampillés par Tabarly étaient sous lestés et auraient eu bien besoin d'un aileron de gouvernail pour tirer droit (facile à faire d'origine...C'est difficile de savoir maintenant que ces fabricants ont bu le bouillon, mais l'effort de tests et de recherche-développement ne devait pas être exténuant...

Certes il y a la question du prix de revient, mais les GS auraient pû facilement être lestés à la grenaille de fonte (ils l'étaient...mais pas assez , voir l'autopsie), et  çà n'aurait pas coûté très cher de faire des voiles mieux enverguées sur le mât et moins informes....

Bonjour Laserologue, bonjour à toutes et à tous,
Excusez moi Laserologue de vous dire le fond de ma pensée, sans aucune animosité croyez le bien.
Vous nous faîtes ci-dessus un long paragraphe pour enfoncer encore et encore les fabricants français Tirot, Borda et GS, leur reprochant de ne pas suffisamment tester leurs modèles avant de les commercialiser. Mais quand je vois les photos de votre requin GS "optimisé" par vos soins, je me dis que vous êtes l'hôpital qui se moque de la charité. En effet, il est beaucoup trop lesté et de plus ce lest n'est pas centré. Un simple essai dans une baignoire vous aurait permis de vous en rendre compte. Maintenant que la boite est fermée avec de la bonne colle, vous allez bien vous embêter pour la rouvrir et elle risque d'en souffrir. J'espère cependant que vous y parviendrez.
A bientôt au bord du bassin.

Vous pouvez regarder les photos avant (dans le post le requin GS en plastique, tant pis) et après...je l'ai mis à l'eau avec son lest originel et il avait le tableau qui trempait dans l'eau nettement plus profondément que maintenant...(actuellement la partie coque, rouge, est apparente jusqu'à l'arrière alors qu'avant , elle était immergée à partir du niveau du cockpit.)

J'ai mis environ 300 g de plus (OK c'est un peu trop) par rapport au lest ciment et je l'ai reporté vers l'avant  (justement après test baignoire) ...

Il a fallu faire un compromis car le talon de quille , qui est le plus en arrière et le plus épais, est aussi la partie la plus profonde, donc générant le plus de couple de rappel (le but principal du jeu était d'augmenter la raideur à la toile qui est désastreuse sur tous les GS plastique, il fallait donc laisser un minimum de grenaille à cet endroit.
Le ciment remplissait l'aileron jusqu'en haut alors qu'actuellement, au niveau de l'arrière de la,quille , la grenaille arrive à mi hauteur.et qu'elle est à fleur de coque à l'avant de l'aileron...

C'est vrai qu'il est encore un peu trop sur le cul (mais moins que d'origine) . Il est à peine plus enfoncé que d'origine et au moins il est étanche et insubmersible, et apparemment il navigue plutôt bien sous voile (il va falloir le revoir avec du bon gros vent régulier)...et son franc-bord bas n'est pas plus choquant à l'oeil que celui d'un NOVA.

Le souci avec le requin GS c'est que GS a gardé les proportions exactes de la coque du vrai requin en ce qui concerne la profondeur de l'aileron (Tous les MRB qui donnaient le plan d'un voilier réel donnaient TOUJOURS un tracé 1/3 plus profond en pointillé pour la version navigante du modèle)...

Là il a fallu "faire avec" la coque telle qu'elle était (on ne peut pas rapporter un bout d'aileron supplémentaire sous ce genre de coque, contrairement à un aileron en bois) et donc pour augmenter la raideur à la toile (qui est trop faible d'origine) çà passait forcément par un lest plus dense (donc avec un CG plus bas) mais aussi nettement plus lourd.

Pour le plan de voilure, c'est pareil, GS a repris le génois du vrai requin, amuré à mi plage avant et montant aux 3/4 du mât, il y a un tel recouvrement que quand c'est bordé la chute fait un pli sur la barre de flèche inférieure et que de toutes façons çà ne passe pas au virement de bord... 

Je vais essayer divers focs pour que çà soit équilibré sous voile et pas trop choquant à l'oeil...mais c'était impossible de garder la disposition d'origine.

Les GS plastique ne sont pas des collectors rares...on peut donc faire un peu mumuse avec et même se tromper un peu.

Quand çà deviendra vraiment collector et qu'il sera relégué à une étagère poussiéreuse son aspect extérieur ne sera guère changé (juste les 3 cadènes laiton qu'un esthète  amoureux du "comme sorti de boîte" coupera d'une tenaille vengeresse en fustigeant les vandales et les philistins dans mon genre) Il pourra remettre les voiles d'origine (qui sont informes mais que je garde pieusement) et même les haubans en ficelle à roti jaune (qui entourent les voiles d'origine roulées sur une baguette de restaurant chinois.)

Au moins cette expérience aura permis de savoir que si on veut modifier un GS en le relestant (je ne suis pas le premier à le faire, le très aimable "président" du club de voile du luco présent dimanche  m'a dit avair fait pareil, mais en découpant le pont autour de la cabine), on aura probablement un résultat plus flatteur à l'oeil en s'attaquant aux gros F27 -F28 (les 60 Cm) dont la coque plus haute de franc bord se prête mieux à cet exercice.

Le succès n'est qu'une succession d'erreurs que l'on dépasse...

Ci dessous le Requin comme d'origine et tel que voulu (???) par son constructeur (et il n'avait pas pris d'eau vu la calmasse) convenez que l'assiette n'est pas terrible non plus.

Bonjour à vous hardis navigateurs

Je rejoins pleinement les observations de Voguenmare. A force de courir après la raideur à la toile, tu en as oublié l'assiette, et son allure sur l'eau avant/après n'a pas spectaculairement changé. Il eut été judicieux de moins augmenter le lest pour gagner du franc-bord et de l'avancer un peu pour relever l'arrière, quitte à perdre un peu de couple de rappel. Pour qu'il gîte moins, une solution simple est de diminuer la surface de voile, d'affiner un peu le haut du mât et d'utiliser un tissu plus léger. En recoupant le mât de 15mm, par exemple, l'aspect visuel ne changerait pas beaucoup, mais le centre de voilure redescendrait de 5mm. Une solution complémentaire est de descendre la GV en rapprochant la bôme du pont et là, chaque mm gagné fait redescendre le CV d'autant. A vue de nez, tu devrais pouvoir gagner au moins 8 à 10mm de ce côté-là. Pareil pour le foc, le rapprocher du pont et changer un peu sa forme pour descendre la bordure ne peut être que bénéfique.

Dans tous les cas, la vitesse maximum qu'on peut espérer est la vitesse limite de la coque, qui ne dépend que de la longueur de flottaison. A titre d'exemple, la VL d'une coque de 40cm est de l'ordre de 1.5 knts, et de 1.9 knts pour une coque de 60cm. Pas vraiment spectaculaire comme différence. Toute augmentation de la surface de toile n'aura pour effet que d'augmenter la gîte sans pour autant augmenter les performances, sauf éventuellement dans la pétole, et encore.

GS a reproduit à l'échelle le vrai Requin pour en faire un jouet plaisant à l'oeil. Faut pas demander qu'en plus il navigue comme le vrai, car les lois hydrodynamiques sont universelles et impitoyables, et incompatibles avec la stricte similitude.

Je n'irai pas contre tes observations...mais... pour ce qui est d'abaisser la bôme, celle d'origine est déjà assez près du rouf (l'emplacement du vit de mulet) et j'ai juste relevé un peu  la bôme au point d'écoute pour éviter qu'elle aille dans l'eau à la gîte (c'est souvent le cas sur les voiliers anglais et çà marche) ...
Il y a un très réel effet croche -  pied que connaissent bien les barreurs de Moth Europe ou de Finn : Ca gîte la bôme bloque, la voile se borde, et çà gîte encore plus malgré le rappel à fond et en planche.


Rogner le mât et le haut de la voile , pourquoi pas, mais bon , il ne faut pas oublier que le centre de poussée vélique sur une voile est au 1/3 bas et au 1/3 inférieur (c'est là qu'on met les pennons sur une voile de régate, Manfred Curry y a mesuré des pressions et des dépressions 4 à 5 fois supérieures à celles des bords de la voile) et que la poussée vélique générée par les parties hautes de la voile ne contribue que peu à la poussée vélique ...et donc à la gîte.

Idéalement je changerais la GV pour une autre en tissu à spi : plus légère et un poil plusgrande elle augmenterait un poil la raideur à la toile et la poussée mais surtout, plus souple, elle prendrait plus facilement le creux après un virement de bord...
Comme un idiot, je n'ai remis la main sur ma réserve de toile à spi qu'une fois confectionnée la GV en gros dacron...

Un peu plus de voilure (c'est marginal, je garde les espars existants) çà ne le fera pas aller plus vite, tu fais bien de rappeler le critère de Reynolds et la sacro sainte racine carrée de la longueur flottaison...mais par contre çà améliorera le démarrage en début de risée (l'accélération) ...et on peut se consoler du trop de poids en se disant qu'ainsi sur-lesté il traverse les zônes de "molle" plus facilement.

Son inertie était d'ailleurs assez remarquable quand il tapait la banquise du Luco; il montait dessus avec son étrave pentue (il ne la cassait pas , ne rêvons pas, ce n'est pas le Lénine) mais ensuite il glissait vivement en arrière, étrave dégagée, et le foc le réorientait, puis il repartait en suivant le bord de la banquise, sans rester coincé / posé comme celà m'est arrivé avec le NILLOP cormoran ou le Clapotis

Tu touches du doigt le vrai problème du requin GS : Tout le monde tombe en extase devant la ligne du Requin tel que dessiné par Stenbäck.

GS n'a pas voulu la modifier (ce qui va contre tous les principes de transposition grandeur vers modèle réduit) ...ils auraient pu tricher discrètement (une dizaine de degrés de plus sur l'angle entre le pont et l'arête de quille çà n'aurait pas été si moche).

Moi, comme un con, j'ai aussi fait le choix du Requin, sur sa ligne, alors que probablement çà aurait été plus facile avec les coques des F27 croisière qui sont sûrement plus tolérantes au lestage (et moins chères à l'achat vu leur banalité).


J'ai un autre foc à bordure basse (malheureusement en "tôle") je verrai ce qu'il donne côté équilibre sous voile.

Pour le lest, c'est sûr que j'ai eu la main un peu lourde, mais si j'étais resté sur le poids initial (pour lequel le bateau, comme tous les GS est notoirement gîtard) la seule amélioration du moment de redressement aurait été due à la densité du plomb...et comble de malheur le point le plus bas de la quille creuse (et très épaisse, pas du tout à l'échelle, pour le coup, le vrai Requin a une quille "planche" sans retour de galbord, pour être moins onéreux que le Dragon), le point bas (et épais) de la quille  est aussi le plus en arrière (d'où l'assiette "sur le cul" ) ... vu comment est faite cette coque c'est forcément des compromis bâtards pour essayer d'en améliorer les qualités nautiques...

Tel qu'il est (et qu'il restera, le pont est trop bien collé à l'époxy chargé pour risquer un deuxième étripage), sous bénéfice de vérification, il devrait être parmi mes "bêtes de brise" comme le 420 JEP, le Ailsa, le Tom Thumb...je préfère çà aux "gîtés-vautrés" comme le Bowman ...après J'espère que, comme pour les Tirot ,il y aura sur ce forum des plus malins que moi qui tenteront un concours Lépine  "Pimp my GS en plastoc"

15 jours plus tard...la glace a fondu, le luco est dégagé...et il y a même les bateaux de location, avec des nouveaux jeux de voile tout pimpants.

Vent léger et capricieux (sud-est) pas mal de jolis voiliers (les habituels RC mais aussi une antiquité chinée sur LBC qui est en piètre état mais très élagant, un petit VG40, un cotre BVO et un Giraud Sauveur bois taillé à la serpe...

J'ai amené le requin GS en compagnie du cormoran NILLOP ....eh bien , même s'il a le cul dans l'eau (un peu et moins qu'avant) même s'il est bas de franc bord, le requin GS a aussi un os entre les dents il n'est pas ridicule du tout face aux bateaux néo Paudeau de location.

Il a maintenant une nouvelle GV en tissu à spi et un foc un peu plus grand et c'est vraiment sympa à voir naviguer : trajectoires franches démarrages un peu lents mais sans coup de gîte dans les risées (le poids du nouveau lest) et son inertie lui permet de traverser les "molles" sans soucis...quasiment pas un seul virement intempestif en 2 heures de nav'(contrairement au NILLOP) et une vitesse quasi égale à celle des bateaux du loueur une fois lancé...

Désolé pour l'absence de photos en "nav" j'avais emmené l'appareil photo...mais laissé la carte SD à la maison (ballot).

Je retenterai une nav un jour de grand vent mais je pense que la main un peu lourde sur le lestage fait qu'il va bien fonctionner dans des conditions plus musclées.
Cerise sur le gâteau: Il n'a pas pris une goutte d'eau...