Le Dauphin de la Hotte aux jouets...injustement calomnié

Amené le Dauphin au Luco en compagnie de deux autres bateaux correctement déverminés: Le Gaston Grenier et le Ailsa (avec son foc amuré un poil plus en arrière, il marche mieux).

Au vu de la position étrange du mât je pensais qu'il allait se révéler sauvagement ardent et innavigable....ben , pas du tout...

Réglage un brin compliqué des voiles (il y a 2 écoutes de GV qu'il faut égaliser précisément avant de les tourner sur le taquet de barre du pilote automatique) , tension maxi des haubans pour tenter de résoudre le problème du guindant de foc trop long et tout mou, lâché sur une trajectoire vent  de travers/ largue...et là, bonne surprise çà navigue plutôt vite et plutôt bien...

En fait , il faut bien comprendre que l'énorme foc en tête est aussi grand que la GV (Ce qui nous ramène à l'époque des années 60 et 70 et aux voiliers de croisière comme l'Armagnac, le Cognac, le Sangria, le Romanée (Philippe Harlé) ou l'Arpège de Michel Dufour, tous pourvus de grands génois ou focs en tête qui étaient la voilure principale, la GV réduite et à la bôme relevée ne servant que de volet de bord de fuite...c'est une formule qui marche finalement assez bien.

Il y a un autre bateau de bassin qui est dans le même cas c'est  le Pen-Duick VI où le grand foc est prépondérant par rapport à la GV et où le petit artimon est quantité négligeable. 
Du coup, avec pas mal de poussée vélique sur l'avant, l'équilibre de route reste correct, même avec un mât emplanté à la moitié de la quille, voire un poil plus en arrière.

Tout n'est pas parfait mais c'est bon à 80% , vitesse impressionnante dans les risées, raideur à la toile excellente, trajectoires très bonnes, action réelle du bizarre pilote automatique "Braine simplifié".

Points noirs : Il a un peu le nez dans l'eau (c'est de ma faute, j'ai collé la grenaille de plomb plutôt sur l'avant de l'aileron et en plus j'ai rajouté un barrot et une épontille pas forcément nécessaires en avant du cockpit...)

Un peu ballot mais bon avec un bateau ouvert en deux pas question de faire des essais en navigation, autant devancer le souci au cas où il aurait fallu déplacer l'emplanture en avant (comme sur les RJ , sauf que sur les RJ c'est juste 3 clous à déplacer et à remettre)

Autre souci, le guindant du foc qui ballonne et parfois prend à contre: tant que le foc est entièrement gonflé çà va bien , on dirait un de ces spis plats nommés Gennakers (Génois+ Spinnaker) qui font merveille entre le travers et le grand largue...mais si le bateau fait du près , le foc se met en torche et le bateau en grève sauvage...

Question de comparatif, quand il avait le foc bien rempli le Dauphin larguait ses deux copains (Par contre dans la très faible brise ou en début de risée le Ailsa, ultra léger, file devant).

Le Gaston Grenier n'est pas largué, et sa trajectoire est imperturbable , en plus le charme de l'acajou verni et du cuivre a agi sur une jolie touriste qui a demandé à jouer avec...

Un truc assez marrant : Les réactions des badauds...Il y a les enfants qui veulent jouer avec (normal) et que je laisse faire (faut encourager les vocations maritimes), les papas - mamans qui me demandent si on peut louer (non mais je vous laisse essayer gratuitement) et si vous voulez faire un selfie avec le bateau dans les bras c'est gratuit aussi (une touriste coréenne m'a fait cadeau d'un porte monnaie brodé pour me remercier...mais si!) .

Il y a les connaisseurs (qui posent des questions pointues), les vénérables vieillards "qui ont eu presque le même quand ils étaient gamins"...et les béotiens complets  qui posent des questions du genre, y a t'il un moteur? une Radiocommande?? comment se fait il que çà aille droit???et que faites-vous si le bateau se colle contre la fontaine centrale??? , et quand le vent tombe ???? (ben je suis emmerdé, tiens, quelle question,  mais bon, mes bateaux sont insubmersibilisés au klgécell et il y a toujours une risée qui traîne)....

Ils ont du mal à concevoir, à notre époque électronifiée du haut en bas , qu'un bateau de voile libre navigue tout seul comme un grand...Cà leur paraît extraordinaire, de la sorcellerie, pour tout dire...

Régates au gré des récupérations ...çà navigue vite et bien

De belles photos pour une belle navigation ! Les conditions météo semblent bonnes et le bassin peu encombré, un rêve ...

Pas mal de monde au bord de la margelle (dont des jolies dames) quand même, avec ce redoux... du coup il faut attendre que le bateau soit un peu loin du bord pour qu'il cavale (Un obstacle genre rideau d'arbres ou de bipèdes intelligents çà dévente jusqu'à 5 fois sa hauteur...) 
Du coup les photos du bateau en pleine vitesse sont souvent prises de loin...

Quand je mets mes bateaux sur un vrai grand plan d'eau (mais il faut pouvoir les rattraper) , ils cavalent vite et font des centaines de mètres tout droit ...le Luco c'est nettement plus problématique

Ah ouais, ça marche aussi pour la drague un voilier de bassin ?!?!?......

J'ai un peu passé l'âge de courir les jeunettes...quoique??? ...mais bon oui c'est comme le reste çà pourrait marcher , en tous cas çà crée le contact humain les jours où il y a un peu de monde c'est fou le succès que çà a au bord du bassin du luco...et oui on engage la conversation

J'avais quand même essayé d'améliorer le Dauphin dont le guindant était tellement long qu'il ne s'étarquait pas correctement, d'abord en faisant un ourlet au guindant , avec un câble métallique dedans , puis en remplaçant le foc en tissu mou par un tout ,neuf en toile à spi....nettement mieux mais sur une sortie ventée çà loffait toujours furieusement...(Je rappelle que le mât est planté au beau milieu de l'aileron de quille comme certains RJ....mais que sur les RJ c'est facilement modifiable alors que là le mât est planté dans le cockpit creux , devant la boîte qui imite un puits de dérive...c'est un peu plus compliqué que d'arracher 3 clous et les replanter 10 Cm plus en avant) .

Tant que le bateau était ouvert pour re-lestage j'avais placé un barrot plat en chêne pour le cas où il aurait fallu déplacer l'emplanture....

Avant d'en arrivé à cette extrémité , j'ai fabriqué un balestron dont le point de pivot (avec une jolie perle anti-friction rose) est fixé sur la cadène d'étai...

Certes le look est très bizarre avec ce foc en tête et cette GV très reculée, mais enfin dans le petit vent d'aujourd'hui j'avais des trajectoires quasi parfaites, et une vitesse un peu supérieure à celle du Raspail 60, qui est un bon marcheur et aussi bonne que celle des bateaux de location (qui sont sacrément bien étudiés, sous leur aspect simplet, et des démarrages plus francs (car il est nettement plus léger que le Raspail) ...pas pu faire beaucoup de photos (l'accu de mon APN s'est vidé à cause du froid) mais c'était vraiment correct...

Comme pour les NILLOP Petrel et Cormoran, le Pen-DuickVI et le TOM THUMB , il a fallu plusieurs séances d'optimisation mais bon, j'ai enfin un Dauphin-de-la-Hotte-aux-jouets qui s'abstient de faire des cabrioles et des trajectoires d'éthylique en proie à la zigzagodromie....Comme quoi, même avec le pire des bateaux de bassins, on arrive souvent à faire quelque chose qui navigue bien, sans trop dénaturer.

Comme quoi, même avec le pire des bateaux de bassins, on arrive souvent à faire quelque chose qui navigue bien, sans trop dénaturer.

Tu ne connais donc pas le langoustier Borda... La vidéo est de Oliflat.

Encalminé dans la tempête, le bougre !

Bon , déjà une question existentielle... Le langoustier Borda, et le Pirate Borda à pavois haut et bout dehors sur guibre  sont ils des bateaux?

Un humoriste pourrait prétendre que non, que  ce sont seulement des évocations de bateaux sortis:
 
l'un d'un chromo bretonnant destiné à illustrer une chanson de Théodore Botrel (ou une carte postale - souvenir de Kergazoiil-Ploumazout les flots).... et dessiné par quelqu'un qui , contrairement à Marin Marie ou Albert Brenet n'a ja ja jamais navigué.
L'autre découpé dans un dessin animé de Walt Disney où les tâcherons de l'image sont payés au rendement et n'ont pas le temps de se documenter un minimum (ce que Hergé s'est décidé à faire à partir de son 4° album)

L'autre explication à cette navigation c'est que la trinquette est bordée à contre pendant la totalité de la vidéo (on sait très bien qu'en matière de bateaux de bassin les focs multiples marchent moins bien qu'un grand foc propulsif)du coup elle pourrit le flux d'air à la fois sur le foc qui la précède et sur la GV qui la suit....
Sur les vrais bateaux de travail , à l'époque des lourdes voiles en coton qui pesaient un âne mort et étaient une calamité à manoeuvrer une fois mouillées on divisait la voilure pour que l'équipage (réduit pour raison financière) puisse quand même ariser et serrer les voiles.
Les superbes côtres pilotes marchaient avec 3 ou 4 bonshommes(et seulement 2 ou 3 une fois que le maître pilote était à bord du paquebot ou du cargo) , on les dessine et on les maquettise toujours en configuration "régates de 15 août" mais en hiver c'était GV réduite avec une bôme plus courte (parfois saisie sur le pont),2 petits focs et ni flèche , ni foc volant...

Ca plus une coque ventrue "tête de morue et queue de maquereau" et un plan de dérive fait pour le portant, çà donne un jouet de bassin particulièrement consternant côté navigation...

Perso je me garde bien d'acheter ce genre de truc...et j'ai peut être tort, j'ai été agréablement surpris par la goélette NILLOP...mais qui a une coque bien dessinée, qui est creuse (contreplaqué sur membrures) et dont la voilure est relativement généreuse...
J'évite aussi les sabots berckois de grande série et les jouets  de marée basse...

Ceci dit , sur les vieilles photos anglaises des années 1900 on voit des modèles de bateaux de travail houari et même des voiliers à gréement carré qui naviguent assez bien (au travers et au largue) mais ils sont bien plus grands et bien mieux étudiés et mis au point.

Bonjour à vous hardis navigateurs

Sur le mien, j'ai :
* Remplacé le pont
* Pendant qu'il était ouvert, recreusé la coque pour l'alléger
* Remplacé le gréement d'origine par un Marconi classique, avec mâts en alu et voiles en toile à spi
* Percé l'étrave pour y passer le beaupré, afin qu'il soit dans l'axe de la coque (Disciple de Descartes, je suis amoureux de la symétrie. Le beaupré croché sur le côté m'a toujours choqué l'oeil)
* Supprimé le tape-cul, qui ne sert qu'à le faire gîter davantage
Malgré tout ça, il s'obstine à avancer à l'allure d'un escargot asmathique et à gîter comme un fou, quels que soient les réglages. Quant au près, c'est une notion qui lui est inconnue. Je confirme que la vidéo d'Oliflat est représentative d'une triste réalité.
Les puristes vont hurler, mais à l'époque je ne savais pas que c'était un collector. Avec un peu de motivation, je pourrais le remettre en configuration d'origine et trouver une étagère qui serait sa dernière demeure.

le principal avantage du langoustier Borda, en navigation, est qu'il n'est jamais nécessaire de courir de l'autre côté du bassin pour le rattraper avant qu'il heurte la margelle. Un pas de sénateur suffit, très indiqué au Luxembourg.

Perso, avant d'être totalement cacochyme , je préfère amener deux bateaux au Luco (un connu pour être efficace et un en cours d'amélioration)et sans radiocommande, matière dans laquelle je suis ignare.

Vantage N°1 J'ai toujours au moins un bateau avec lequel jouer si l'autre est inopérant ou cassé...bien entendu çà ne marche pas avec la Goélette NILLOP qui est plutôt imposante et rentre au chausse pied dans le sac à dos

Vantage N°2 (Comme disait le serpent python bicolore de rocher à l'enfant d'éléphant, récemment doté d'une trompe par le crocodile de Kipling) je fais un peu de sport au lieu de rester à me geler au bord du bassin avec un émetteur autour du cou.

Le désavantage c'est le pantalon et la veste tachée de poussière crayeuse, voire de fiente d'anatidé.

Le beaupré déporté, c'était classique, on l'appuyait sur la charpente d'étrave avec un robuste collier boulonné et au port on le rétractait pour venir à quai si nécessaire...pas pire que l'empattement dissymétrique des 4L ou des R16 Renault qui n'est pas cartésien mais qui fonctionne quand même.

Faire un Thonier Gordini, par contre, çà c'est pas cartésien du tout, c'est joyeusement iconoclaste, comme les Dauphine coursifiées et les coccinelles "Cal look qui font s'étrangler les intégristes de la bagnole ancienne , même si il y a des  précédents.

Si je ne me trompe le Coquiller  Bergère de Domrémy classé bateau patrimonial, monument historique,  Gloire Nautique de la Rade de Brest ...et tout ce qu'on voudra.... a longtemps eu un mât métallique et porte toujours une voilure généreuse qui l'ont fait surnommer le coquiller Gordini par les humoristes du coin, car mine de rien les Brestois ont le goût de la plaisanterie.