Le CSS Palmetto State, gentleman sudiste (1862,1865)

Bonjour à tous et à chacun

Je vous présente mon nouveau projet : le CSS Palmetto State au 1:40ème










Le sous-titre est « le gentleman sudiste », je m’en explique.

Ce navire avait un surnom « Ladies gunboat » (la canonnière de ces dames) car ce sont les habitantes de Charleston qui financèrent sa construction et lui choisirent son nom (Palmetto State = la Caroline du Sud). Un tel navire, élu par les charmantes dames confédérées, ne pouvait être qu’un gentleman et son histoire leur donna raison.









CSS Palmetto est célèbre pour son combat avec le navire unioniste USS Mercedita. Ayant éperonné le navire et capturé l’équipage nordiste, il lui rendit sa liberté sous la promesse (tenue) de ne plus combattre le Sud. Une attitude chevaleresque digne d’un vrai gentleman.

Peut-être était-ce le cœur du Palmetto (son moteur récupéré du paquebot Lady Davis) qui le prédisposa à cette charmante orientation pour un cuirassé  ?

Dans la mesure où j’ai décidé de faire vivre mon projet sur une durée d’au moins 12 mois, je n’en dis pas plus aujourd’hui, nous aurons le temps d’en parler (j’espère pas « ad nauseam » quand même).

Bonjour Didier-44

Je vais suivre avec intérêt le sujet  ,tu pense a un modèle navigant ? 
L idée m avais traversé la tête de faire le Merrimack ,mais le ce type de navire bas sur l eau 
je craignais des entrées d eau et les sujets sur l histoire de la guerre civil et Sud des USA 
ne sont plus en odeur de sainteté

Bonjour Nemo

Je confirme que ce bateau, comme 90% de mes navires, sera naviguant.
Je me donne une année pour le construire. Pas pour la difficulté de l'ouvrage mais "pour faire durer le plaisir"
Je n'ai pas retenu le Merrimack car trop connu et maintes fois reproduit même si, naturellement, mes lectures enfantines m'ont orienté vers ce genre de bateau.



Je poserai une plaque de plexy boulonnée, entre le pont et la casemate, pour interdire les entrées d'eau (comme je le fis pour mon sous-marin Naso Annulatus). Ventilation du moteur par cheminée ouverte.





Je pense d'ailleurs que c'est la nostalgie du Annulatus qui m'a fait choisir le Palmetto. Comparons ces deux peintures (la seconde est une de mes aquarelles). Les deux ponts sont anguleux, inclinés et au raz de l'eau

Didier44 a écrit:Bonjour Nemo

Je confirme que ce bateau, comme 90% de mes navires, sera naviguant.
Je me donne une année pour le construire. Pas pour la difficulté de l'ouvrage mais "pour faire durer le plaisir"
Je n'ai pas retenu le Merrimack car trop connu et maintes fois reproduit même si, naturellement, mes lectures enfantines m'ont orienté vers ce genre de bateau.



Je poserai une plaque de PVC boulonnée, entre le pont et la casemate, pour interdire les entrées d'eau (comme je le fis pour mon sous-marin Naso Annulatus). Ventilation du moteur par cheminée ouverte.





Je pense d'ailleurs que c'est la nostalgie du Annulatus qui m'a fait choisir le Palmetto. Comparons ces deux peintures (la seconde est une de mes aquarelles). Les deux ponts sont anguleux, inclinés et au raz de l'eau

Merci pour les réponses techniques, et j adore le Nautilus ,foi de Nemo lol   

J'utiliserai une "porte" fermée en plexy, mais la plupart se contente d'un hiloire plus ou moins haut. Quelques exemples :

Un nouveau beau projet de navire peu conventionnel : bravo !

Bonjour Tire-au-flan

Merci pour vos encouragements. Toutefois, à la différence de mes autres projets, vous devrez faire preuve de patience. J'ai décidé d'avancer lentement afin de savourer mon "bonbon" plutôt que le croquer !
J'imagine un point d'avancement au mieux par semaine, sans doute par quinzaine. 

Bonjour Didier, bonjour à toutes et à tous
Le plaisir n'en sera que plus grand.

Je rougis !   
Je pense que, comme je le fis pour Le Glorieux, j'enrichirai mes interventions avec des extraits de textes (récits, témoignages...), photographies d'époque etc, parfois sans rapport direct avec "mon" bateau, si ce n'est le fait de nous poser au plus près de son univers. Le modèle réduit du Palmetto devenant alors le prétexte à voyager dans une machine à remonter le temps... en bonne compagnie !

Bonjour à tous et à chacun

J’aime à m’immerger dans l’histoire de mon modèle. Lorsque je retiens un sujet, je le traque et le traite dans le moindre de ses recoins.
Bref, commençons en plantant le décor. Les trois coups du brigadier viennent de frapper le plancher de la scène, le rideau du théâtre de l’Histoire se soulève et nous dévoile les différents acteurs (côté sudiste). Les uniformes sombre de certains s’expliquent par le fait de leur appartenance, avant guerre, à l’US Navy.

Voici le général Pierre-Gustave Toutant de Beauregard (1818 – 1893), surnommé « Little Frenchman », responsable de la défense de la Caroline du Sud. C’est lui qui suggéra à Ingraham de sortir le Palmetto State et sa sister chip Chicora pour forcer le blocus de Charleston (janvier 1863).



Le commodore Duncan Ingraham (1802 – 1891), le chef de l’escadre de Charleston dont le Palmetto fait partie. Il embarqua à bord du Palmetto, lors de sa sortie pour forcer le blocus et c’est lui qui demanda au commandant Abbott du USS Mercedita (éperonné par Palmetto) de lui donner sa parole de ne plus combattre contre le Sud le temps que durerait conflit.



Le Lieutenant William Parker (1826 – 1896) second du Palmetto, qui fit le récit du combat de Charleston et rapporta l’histoire de l’ éperonnage du Mercedita. Le commandant du Palmetto, dont la photo nous est inconnue, est alors le Lieutenant commander John Rutledge (ancien capitaine du CSS Lady Davis qui a donné son moteur au Palmetto).



L’assistant machiniste William Ahearn (1840 – 1901) qui servit sur le CSS Palmetto. Il oeuvra au fond d’un navire peu ventilé. Coup de chance pour lui, nous sommes en janvier et il fait frisquet. La température à bord n’abordera pas les 50 degrés comme durant les batailles de l’été !

Bonjour les amis

Une chose que j’ai noté, en me documentant sur le Palmetto, c’est la forte implication des femmes confédérées. Pour me limiter à « mon » navire, je rappelle que ce sont les ladies de Charleston qui financèrent sa construction et qui lui choisirent son nom. (Le nom initialement prévu pour le navire était d’ailleurs « Charleston », ces dames lui préférèrent « Palmetto state » l’autre nom de l’état de la Caroline du Sud. Peut-être parce que d’autres dames de l’état, et pas seulement de Charleston, se joignèrent à elles ? C’est dingue comme je me délecte de ces détails. J’ai l’impression de me retrouver comme un acteur du conflit).

Avant de vous présenter des portraits de quelques héroînes commençons par le discours de James Yeadon le rédacteur en chef du Charleston Daily Courier, rendant hommage aux donatrices, lors du lancement du navire sur les quais de Marsh & Son le 11 octobre 1862. Le discours est pour le moins emphatique :

"Un noble esprit, émanation de leur patriotisme, s'est réveillé au sein des filles de l'État de Palmetto, avec le projet de construire des canonnières blindées pour la défense de Charleston. Dons d’argent, monnaies ou métaux, bijoux, œuvres d'art, reliques familiales, héritage de veuves ou cadeaux de mariage, ont été versés comme d'une corne d'abondance ou d'une fontaine inépuisable, pour armer Charleston de moyens de défense navale.
Noble bateau ! Tu portes maintenant un nom qui est à la fois un insigne et une incitation à la victoire ; tu es armé et équipé pour livrer bataille dans une guerre juste, contre un ennemi sans principes ; et, comptant sur la justice de notre cause, laisse-nous avec espoir et révérence, te confiez notre destin qui sera la vie ou la mort, la défaite ou la victoire."
Repris dans le Charleston Daily Courier, 13 octobre 1862

Poursuivons avec quelques photos de dames vivant à Charleston durant la guerre civile et qui ont sans doute contribuées au financement. J’ai trouvé cette photo d’un couple anonyme mais présenté comme vivant à Charleston durant la guerre civile. Dont acte.



Je reprends maintenant des photos de deux célèbres chroniqueuses qui ont vécues et décrit les tragiques évènements de cette époque.

La première est Pauline de Caradeuc Heyward (1843 – 1914) une dame de lointaine origine Française (comme Beauregard) qui écrivit un livre « A confederate Lady comes of age ».



La seconde est Mary Boykin Chesnut (1823 – 1886) qui évoluait dans les cercles de la grande bourgeoisie des planteurs de Caroline du Sud. Elle a connu et échangé avec les principaux acteurs gravitant autour de mon bateau. Depuis le capitaine du Palmetto : John Rutledge, jusqu’à Beauregard en passant par Duncan Ingraham.

Elle est ici avec son mari, James Chesnut général de l’armée confédérée.

Son journal, parue sous le titre « Mary Chesnut's Civil War », remporta le Prix Pulitzer dans la catégorie « Histoire » en… 1982 ! Pour les courageux gutenberg.org a mis en ligne la version numérique de ce journal. J’ai traduit un extrait qui concerne les dons pour les «gunboats » (canonnières).

« J'ai donné une quantité de flanelle pour les chemises des soldats ; aussi une chaîne de perles pour la loterie de la Gunboat Fair. Mary Witherspoon a envoyé une théière en argent. Nous n'épargnons pas nos choses précieuses maintenant. Notre argent et notre or, qu'est-ce que c'est ? — quand nous abandonnons à la guerre notre bien-aimé ? »

Grand merci pour les précisions historiques ,toujours intéressantes comme pour moi qui fait de la généalogie

Bonjour chers amis

Le livre « Mary Chesnut's Civil War » évoqué plus haut me surprend chaque jour.
Page 54 je lis : "Next came Mr. Miles and Mr. Jameson, of South Carolina. The latter was President of our Secession Convention ; also has written a life of Du Guesclin that is not so bad."

C'est incroyable le nombre de relations étroites, notamment culturelles, que je relève entre la France et la Confédération. Un notable du Sud écrit donc une biographie de Du Guesclin et une autre le trouve pas mal. Ceci expliquerait-il mon choix de construire la réplique d'un navire confédéré ?

Notons que si notre biographe avait eu connaissance de la couleur de peau de Du Guesclin peut-être n'aurait-il pas écrit sur lui.

"Les contemporains du connétable s’accordent sur le fait, rare pour un Breton, qu’il avait la peau « noire comme un sanglier » et qu’il fut surnommé « le dogue noir de Brocéliande »."cf http://une-autre-histoire.org/du-guesclin-biographie2/

Bonjour ami du forum

Cette fois encore je ne vous présenterai rien sur mon modèle réduit si ce n’est l’énoncé des caractéristiques du navire grandeur, fruit d’une compilation d’infos sur la Toile.

C’est parti.

Son équipage se composait de 180 marins. Le blindage de sa casemate était de 4 pouces d’épaisseurs (10 cm) composé de plaques d’acier laminé de 7 pouces de large (18 cm) et de 20 pieds de long (610 cm) superposées en deux couches sur un coffrage en chêne et pin de 22 pouces d’épaisseur (56 cm).



Le navire avait également un blindage de 2 pouces (5 cm) sur le pont, blindage qui s’étendait jusqu’à 5 pieds (152 cm) sous la ligne de flottaison.
Il était long de 150 pieds (45 m) et large de 34 pieds (10 m). Son tirant d’eau était de 12 pieds (3,65 m).
Le Palmetto State était armé à l’avant et à l’arrière d’un canon rayé à chargement par la bouche Brooks de 7 pouces (178 mm)




et sur chaque côté de deux canons à âme lisse à chargement par la bouche Dahlgren de 9 pouces (229 mm).




Le Palmetto était motorisé par une seule hélice et bien que sous-alimentés, ses machines étaient plutôt fiables, ce qui n’était pas le cas pour la plupart des cuirassés de la Confédération.
Sa vitesse était d'environ 6 nœuds, 7 par mer calme, mais toujours plus lente que la plupart des vapeurs de l'Union.
Pour le dissimuler la nuit il était peint en "Blockader's Blue", une teinte bleu-gris conçue pour les forçeurs de blocus confédérés. (Il portait ainsi un des premiers camouflage de navire de combat mais avec la pénurie chronique de peinture chez les confédérés, la rouille va transparaître rapidement sous la peinture bleu-gris.)

Je pense que la prochaine fois je vous ferai un résumé de l’histoire du navire ! 

Bonjour chers amis

Erratum

Les informations glanées sur la Toile au sujet de son armement sont contradictoires sur le nombre, le type et la position des canons.

Exemples :
1) A l’avant et à l’arrière un canon Brooks de 7 pouces et sur chaque côté deux canons Dahlgren de 9 pouces
2) A l’avant et à l’arrière un canon Brooke (Brooks ?) de 7 pouces et sur chaque côté 1 canon Brooke de 6,4 pouces.
3) A l’avant et à l’arrière un canon Eason de 7 pouces et sur chaque côté 1 canon Dahlgren de 9 pouces.
4) Entre juillet et août 1864, les deux canons Dahlgren de 9 pouces ont été retirés et remplacés par un canon Brooke de 11 pouces monté de manière à tirer sur chaque bordé. Comme on la présente, dans sa version finale, avec 10 sabords, on lui crédite souvent de dix canons.

Moralité pour moi, modeste modéliste naval ? Mon modèle réduit se présentera sabords fermés, sans canon apparent !

Bonsoir amis du forum

J'ai vraiment du mal à commencer, concrètement, mon navire.
Peut-être parce que je ne suis pas encore suffisamment imprégné de mon sujet ?
Ci-dessous une traduction que j'ai faite d'un texte sur l'histoire du Palmetto State :


Ce navire est devenu célèbre lorsque dans la matinée du 31 janvier 1863, accompagné de sa sister-ship Chicora, il éperonna les navires nordistes bloquant le port de Charleston. C'était la première fois que des cuirassés confédérés pénétraient en haute mer et, de l'avis du général sudiste P.G.T. Beauregard, brisèrent le blocus.

La puissance d’un navire en métal au regard d’un bateau en bois était bien admis par les Charlestoniens. Beaucoup expliquèrent la perte de Port Royal Sound en ce sens :  si un cuirassé à casemate confédéré avait été là, l'escadre du contre-amiral nordiste Samuel Francis Du Pont aurait pu être repoussé en novembre 1861. C’est ainsi que le gouvernement de la Caroline du Sud se décida à construire deux cuirassés de la classe Richmond conçus par le constructeur naval en chef John Luke Porter.

Le premier à être mis en chantier fut le CSS Palmetto State en janvier 1862 dans le chantier naval Cameron & Co. à Charleston, SC. Puis, le 25 avril 1862, ce fut au tour du CSS Chicora, un peu plus grand que Palmetto State, dans le chantier naval de James M. Eason à Charleston.

Comme pour la plupart des cuirassés confédérés, Palmetto State et Chicora manquaient de puissance car ils étaient construits à partir de petits bateaux à vapeur. Ces navires pouvaient faire à peine 5 nœuds dans le meilleur des cas et avaient parfois du mal à tenir leur position face à une marée montante.

Ceci explique que le commodore Duncan Ingraham, le chef de l’escadre de Charleston, se montra défavorable à la sortie du 31 janvier 1863 estimant que ses cuirassés étaient uniquement destinés à la défense côtière et qu'ils étaient trop lourds pour prendre la mer.

Mais son chef, le général Beauregard, insista sur la nécessité de faire une tentative et le Palmetto State (avec Ingraham à son bord) suivi du Chicora, leva l’ancre au petit matin. Ces deux navires étaient accompagnés par trois remorqueurs à vapeur : General Clinch, Etowan et Chesterfield. A 4h30 du matin, après un voyage de 11 miles, les deux cuirassés franchirent la barre à marée haute et se dirigèrent vers un navire nordiste qui se profilait dans la brume : le USS Mercedita.


Le USS Mercedita

Duncan Ingraham ordonna au commandant du Palmetto, le lieutenant John Rutledge, d’engager le Mercedita. Ce bateau à hélice était armé de huit canons de 32 livres et d'un canon de 20 livres et pouvait faire 14 nœuds. Il était commandé par le capitaine Henry S. Stellwagen.

Le second du Mercedita, le lieutenant Trevett Abbot, sonna l'alarme en constatant qu'un navire s’approchait rapidement. Aucun canon Nordiste ne pouvant tirer puisque le cuirassé Sudiste était très proche et bas sur l’eau, la panique s’empara du Mercedita.



Abbot hella le navire inconnu qui lui répondit : « Nous sommes le cuirassé confédéré Palmetto State » tout en percutant le Mercedita et tirant un boulet qui pénétra à tribord quelques pieds au-dessus de la ligne de flottaison. Le boulet, après avoir fracassé la chaudière et son condensateur qui va libérer un jet de vapeur brûlant dans tout le navire de l’Union, traversa de part en part le navire en laissant derrière lui un trou de 4 pieds.

Le capitaine Stellwagen, commandant du Mercedita, sans avoir pu tirer une seule fois sur le confédéré, estima qu'il n'avait pas d'autre choix que de se rendre. Le lieutenant Abbot fut envoyé à bord du Palmetto pour demander l’assistance et les conditions du vainqueur. Ingraham regrettant qu’il n’y eut pas suffisamment de place pour accueillir l'équipage unioniste proposa à l'Abbot de le libérer sous la condition de jurer sur son honneur que les officiers et l'équipage du Mercedita ne reprennent pas les armes contre les États confédérés la durée de guerre, à moins qu'ils ne soient légalement et régulièrement échangés contre des prisonniers confédérés.


Le capitaine Stellwagen

De son côté le Chicora ne resta pas inactif en règlant leur compte au USS Keystone State et au USS Quaker State. Voyant cela les autres navires fédéraux abandonnent la partie en se mettant hors de porté des sudistes. A 16h00 les cuirassés rentrent dans le port de Charleston après avoir accompli leur mission.

La victoire fut rapidement annoncée par le général Beauregard et le secrétaire d'État confédéré Judah Benjamin en conclut que les navires de l'Union au large de Charleston avaient été dispersés. Benjamin proclama publiquement la levée du blocus mais la flotte de l'Union fut bientôt de retour et le blocus repris.

Cette première et dernière excursion de l'escadre de Charleston ne fut qu’un flamboiement de gloire éphémère.

Salut Didier44 
Tes post sont toujours passionnants

Merci Nemo.

Pour moi le travail de modéliste est un travail qui ne se limite pas à la construction. Je l'envisage tout azimut afin d'accroitre mon plaisir orienté vers les relations humaines.

- recherche et documentation (allant jusqu'aux échanges avec des spécialistes universitaires comme un historien de Rennes II, pour le Pingouin, qui m'a remis une thèse d'une de ses élèves Djiboutienne étudiant "mon" bateau ou avec  les archéologues du Bénin en recherche de l'épave de "mon" Opale). Je me trouve aujourd'hui dans cette première phase ;
- construction du bateau dans mon atelier et en partie dans l'atelier des amis de mon club de modélistes. Je commencerai cette étape avec une pré-étude de mon modèle en carton. Faut prendre son temps pour faire durer le plaisir  ;
- partage sur ce forum (naturellement ) ;
- navigations en solo et avec les amis du club ;
- élaboration de vidéos, dépôt sur la Toile ;
- rédaction d'un ou plusieurs articles (parfois un plan) pour différentes revues impliquant échanges avec mes rédacteurs en chef et parfois mes lecteurs.

Bonne journée à tous et à bientôt

Didier44 a écrit:Merci Nemo.

Pour moi le travail de modéliste est un travail qui ne se limite pas à la construction. Je l'envisage tout azimut afin d'accroitre mon plaisir orienté vers les relations humaines.

- recherche et documentation (allant jusqu'aux échanges avec des spécialistes universitaires comme un historien de Rennes II, pour le Pingouin, qui m'a remis une thèse d'une de ses élèves Djiboutienne étudiant "mon" bateau ou avec  les archéologues du Bénin en recherche de l'épave de "mon" Opale). Je me trouve aujourd'hui dans cette première phase ;
- construction du bateau dans mon atelier et en partie dans l'atelier des amis de mon club de modélistes. Je commencerai cette étape avec une pré-étude de mon modèle en carton. Faut prendre son temps pour faire durer le plaisir  ;
- partage sur ce forum (naturellement ) ;
- navigations en solo et avec les amis du club ;
- élaboration de vidéos, dépôt sur la Toile ;
- rédaction d'un ou plusieurs articles (parfois un plan) pour différentes revues impliquant échanges avec mes rédacteurs en chef et parfois mes lecteurs.

Bonne journée à tous et à bientôt

Toujours intéressant de dialoguer avec un passionné 
Pour ma part c est la recherche en généalogie familiale avec documents et photos de famille qui me motive 

Bonsoir amis du forum

Le récit de l'histoire du CSS Palmetto State va s'enrichir d'un nouveau texte que je viens de traduire : celui d'un témoin direct, le lieutenant William H. Parker, officier en second du Palmetto.
Parker nous a laissé un récit vivant de cette attaque dans son livre « Recollections of a Naval Officer ». Avec son frère aîné, Foxhall A. Parker Jr., il était officier de la marine américaine bien avant la guerre. Mais alors que William se rangea du côté de la Confédération, Foxhall resta fidèle à l'Union.


Foxhall Parker (voir la photo de son frère William plus haut. Un air de famille les rassemble.)

Ecoutons Willliam. Je m'imagine très bien à ses côtés tant son récit est vivant et détaillé.

"Vers 22 heures, le 30 janvier, le commodore Duncan Ingraham est venu à bord du Palmetto State, et à 23 h 30, les deux navires ont tranquillement largué leurs amarres. (ndt : le second navire est la sister-ship CSS Chicorra) Il n'y a eu aucune manifestation à terre, et je pense que peu de citoyens étaient au courant de l'attaque projetée. Charleston était plein d'espions à cette époque. C'était presque calme et une nuit lumineuse baignée d’un clair de lune. Nous descendîmes très lentement, voulant atteindre la barre du chenal principal, à 11 milles de Charleston, vers 4 heures du matin, au moment des hautes eaux.

Nous avons descendu lentement le port à la vapeur et, sachant que nous avions une longue nuit devant nous, j'ai commandé d’installer les hamacs. Les hommes ont refusé de les prendre et j'ai découvert qu'ils avaient organisé un divertissement éthiopien improvisé. Comme il n'y avait aucune nécessité de préserver le calme à ce moment-là, le capitaine les laissa s'amuser à leur manière. Aucun homme n'a jamais montré un meilleur esprit avant d'entrer en action ; et le genre de discours viril de notre capitaine nous convainquit que nous étions bien commandés. Nous sommes passés entre les forts Sumter et Moultrie – le premier avec ses flancs jaunes dressés et reflétant les rayons de la lune – et avons emprunté le chenal le long de l'île Morris. Je suppose que, pour nous saluer, tous les bras étaient levées dans les forts et les batteries qui nous regardaient, mais aucun mot n'a été prononcé. Après minuit, les hommes commencèrent à quitter le pont par deux et trois, et en peu de temps un silence de la mort régna.

Alors que nous approchions de la barre, vers 4 heures du matin, nous vîmes le vapeur Mercedita gisant à l'ancre à une courte distance. Je n'avais pas peur qu'elle voit notre coque ; mais nous brûlions du charbon gras, et la nuit étant très claire, avec presque la pleine lune, il me sembla que notre fumée, qui traînait après nous comme un énorme serpent noir, devait être visible à plusieurs milles. Nous sommes allés silencieusement dans nos quartiers. Les hommes se tenaient silencieusement devant leurs fusils. Les volets bâbord étaient fermés, aucune lumière n'était visible de l'extérieur, et les quelques lanternes de combat allumées jetaient une lumière pâle et étrange sur le pont des canons. Mon ami Phil. Porcher, qui commandait le canon de proue, portait une paire de gants en chevreau blancs, et avait dans sa bouche un cigare non allumé. Alors que nous nous tenions debout à nos postes, sans même chuchoter, le silence devint de plus en plus intense. Juste à côté de moi, je remarquai notre mousse assis, sa gourde en bandoulière, profondément endormi, et il était dans cet état quand nous percutâmes la Mercedita.


Le Palmetto attaque le Mercedita

L’équipage du Mercedita ne nous a vu qu'au dernier moment. Son capitaine nous a alors hélés et nous a ordonné de nous tenir à l'écart sinon il tirerait. Nous n'avons pas répondu et il a crié : « Vous allez m’éperonner ! » Juste à ce moment-là, nous l'avons frappé sur son côté tribord et, en abaissant le volet avant bâbord, nous avons tiré avec le canon d'étrave. L'obus de celui-ci, selon le capitaine Henry S. Stellwagen qui commandait le Mercedita, l'a traversé en diagonale, pénétrant le côté tribord, à travers le condenseur, à travers le tambour à vapeur de la chaudière bâbord, et a explosé contre le côté bâbord du navire, creusant un trou dans sa sortie de quatre à cinq pieds carrés.
Ce navire n'a pas tiré une seule fois, et une minute plus tard, son commandant nous héla pour nous dire qu'il se rendait. Le capitaine Rutledge lui a alors ordonné de nous envoyer une chaloupe. Quand j'ai vu la chaloupe arriver, je suis sorti sur le pont arrière pour la recevoir. Les hommes qui s'y trouvaient étaient à moitié vêtus, et comme ils avaient négligé de mettre le bouchon lorsqu'on l'avait abaissée, elle était à moitié pleine d'eau. Nous leur donnâmes une gaffe pour assurer sa prise et les aidâmes à la renflouer.

Le lieutenant T. Abbott, l'officier en second du Mercedita, était dans la chaloupe. Je l'ai conduit vers le commodore Ingraham. Il a dû être impressionné par l'apparence originale de notre cuirassé; mais son attitude réservée était celle d'un officier. Il nous a donné le nom de son navire et celui de son capitaine, a déclaré qu’ils étaient 128 à bord et en état de naufrage. Après un certain délai, le commodore Ingraham lui a demandé de « donner sa parole d'honneur, pour son commandant, ses officiers et son équipage, qu'ils ne serviraient pas contre les États confédérés jusqu'à ce qu'ils soient régulièrement échangés contre des prisonniers confédérés ». C'est ce qu'il a promis puis est ensuite retourné dans son navire.

Nous avions éperonné le Mercedita à 4 h 30 du matin et avons perdu un temps précieux pendant que le commodore décidait ce qu’il convenait de faire de nos prisonniers. Notre chance de réussir était de profiter de l'obscurité. Nous savions que le jour venu, l'ennemi verrait qu'il combattait des cuirassés et refuserait la bataille, et nous, avec notre vitesse inférieure, ne pouvions pas les contraindre au combat. Nous nous sommes finalement dirigés vers l'est et avons engagé les USS Quaker City, Memphis et quelques autres navires, mais ils ont viré dès qu'ils nous ont aperçu. Quand le jour s'est levé, j'ai eu la chance de monter sur le pont. J'ai d'abord regardé en direction du Mercedita, et ne le voyant pas, j'ai demandé à notre pilote où il était. Il a dit qu'il avait dû couler ; et c'était l'impression générale à bord ; mais je savais que nous n’étions pas en eau profonde, et ne voyant aucun mât dressé, j’en doutais.


USS Quaker City


USS Memphis

Le fait est que nous ne l'avions pas trop esquinté. La panique à son bord provoquée par notre boulet fut d'abord si grande que son équipage crut que le Mercedita était en train de couler. Une chaudière en train de se vider l'a fait pencher, je suppose ; mais alors que nous nous préparions à poursuivre l'ennemi à l'est, ils ont pris les choses en main et sont finalement allés à Port Royal où ils finirent par arriver en toute sécurité.

Si le général P. G. T. Beauregard, a rapidement publié une proclamation affirmant que l'attaque avait levé le blocus, il a commodément laissé de côté le fait qu'un navire de l'Union qui s'était rendu avec son équipage s'était échappé dans l'obscurité du petit matin. Le sort de la Mercedita ainsi que de ses officiers et hommes a été décidé par une cour d'enquête de l'Union. Elle a déterminé que l'engagement du lieutenant Abbott à ce que son équipage ne puisse combattre la Confédération jusqu'à échange de prisonniers était contraignant, mais ne s'appliquait pas à la canonnière, qui a ensuite servi dans l’escadre de blocus de l'Atlantique Nord et du Golfe Ouest."

Bonsoir amis du forum

Ma décision est prise et c'est une vieille photo de mon sous-marin Naso-Annulatus qui m'a décidé. Plus par nostalgie du passé que par réel besoin je vais construire une première version de mon CSS Palmetto State en carton comme le fut, vingt années en arrière, mon sous-marin (Ci-dessous en métal dans sa version définitive en arrière plan et en papier et carton son étude au premier plan).



Et tant pis si les jeunes amis de mon club me regardent avec des yeux ronds et me disent : "Grand père tu ferais mieux d'étudier ton sujet en le réalisant en 3D sur ton PC  ! Ca irait plus vite et, en plus, comme ancien informaticien de métier, tu n'as aucune excuse !"

Et si, moi, aujourd'hui, je veux perdre mon temps ? Ou, dit différemment, si je veux savourer mon projet en musardant ?

Bravo : musarder, c'est vivre !

Bonjour amis du forum

Je réalise ne pas vous avoir parlé de la fin du Palmetto. Voici ma traduction du texte trouvé dans "Ironclads at War" 1998, par Jack Greene et Alessandro Massignani.

Tout au long de 1863, 1864 et au début de 1865 le Palmetto State avec sa sister-ship le Chicora sont restés au port, rejoints par un troisième cuirassé encore plus puissant, le CSS Charleston au printemps 1864 et l'énorme CSS Columbia, de 1 800 tonnes, qui avait une plaque de blindage de 6 pouces, en janvier 1865.
Sans se déplacer, les cuirassés confédérés eurent un effet moral sur l’amirauté de l'Union. Tout comme le solitaire Tirpitz qui eut une énorme influence sur les plans et les opérations de la Royal Navy alors même qu'il était à l'ancre dans un fjord norvégien pendant la Seconde Guerre mondiale, les Palmetto, Chicora et Columbia furent d'énormes aimants qui fixèrent la majeure partie des cuirassés de l'US Navy stationnés à Charleston pendant toute la guerre.
L'US Navy n'a jamais fait plier Charleston. Il a fallu l'armée américaine et William T. Sherman pour y parvenir. Après avoir vaincu l'armée confédérée du Tennessee, sous les ordres de John Bell Hood, Sherman fit marcher son armée vers la mer en traversant la Géorgie. Il s'est ensuite déplacé vers le nord en Caroline du Sud, brûlant la capitale de l'État de Columbia et prenant Charleston. Alors que l'armée de Sherman approchait de Charleston, la ville fut abandonnée et les Palmetto, Chicora et Columbia détruits par leurs propres équipages le 18 février 1865.


William T. Sherman

Il ne fait aucun doute que le CSS Palmetto State fut l'un des cuirassés les plus réussis de la Confédération ainsi que l'un des plus influents sur les plans et les opérations de la flotte de l'Union pendant plus de deux ans. Cependant, à la fin, son sort fut le même que celui de la plupart des cuirassés du sud, détruits par son propre équipage à l’approche de l’armée des nordistes.

Quiz : Il existe un rapport entre le blindage des premiers cuirassés confédérés (le CSS Virginia par exemple) et la cravate de ce général. Lequel ?

Salut 
Voila ; Pendant la Guerre de Sécession, les cravates de Sherman (Sherman's neckties) désignent les rails de chemins de fer chauffés jusqu'à être rendus malléables puis tordus en boucles semblables à des cravates, le plus souvent autour d'arbres.

OK pour les cravates mais quid du blindage ?