Le point de tire

Je ne vous apprend rien, sur un voilier, le moteur c’est la voile; en régate ou en course croisière le réglage est le maître mot
Je n’ai encore aucune expérience des bassins, mais je suppose que, quelle que soit la taille du voilier, les voiles doivent être bien réglée pour optimiser les performances de la carêne ?
Quelle n’est pas ma déception de constater que les voiliers de bassin n’ont pas de point de tire – pire, il y en a qui n’ont même pas de taquets ne serait ce que pour tourner (enrouler/attacher) l’écoute correctement !
Pourtant les premiers voiliers de bassin ont du s’inspirer des qualités nautiques de ces bateaux qui n’avaient que leurs voiles pour avancer ?

Si l’écoute de grand-voile à presque toujours son piton, pour le/les foc(s) je ne vois rien de significatif que ce soit sur les NOVA, BORDA et même les DEFFAIN ; les VOGU ENMER ont bien un crochet au pied du mat, mais il n’est pas dans l’axe du centre de la voile et donc inutilisable ; pire, j’ai vu sur un NOVA un clinfoc avec l’écoute prise sur la barre de flèche du mat (une hérésie pour un marin)
Alors, faut il ajouter un piton ou un anneau en guise de point de tire, au bon emplacement, au risque de dénaturer le pont d’origine ?
Ou “attacher” les voiles sur ce que l’on trouve sur le pont parce qu’un réglage empirique est suffisant pour quelques dizaines de centimères carrés ?

Re (un peu en colère),


Ne pas l'oublier: Ils étaient destinés A DES ENFANTS. Donc le but était que ça avance, pas que ce soit réglé à la perfection. Allez voir à l'occasion les voiliers en location au bord du LUCO. Je ne pense pas que les gamins et gamines cherchent à régler leurs voiles....
Second point, les fabricants de voiliers étaient des artisans ou des industriels qui avaient des impératifs économiques. Un taquet de plus, c'est quelques centimes de matière première, quelques centimes de fabrication, quelques centimes de montage, de vernis, des clous....... Plus la marge du fabricant, la marge du  grossiste, du revendeur, la TVA.......
Bref, le taquet de plus ce sont des francs qui peuvent peser très lourd face à la concurrence.....

Donc, sur un bateau à restaurer intégralement, une épave,  faites vous plaisir comme notre ami CYP ou moi sur mon Borda spécial (voir post sur ce sujet), mais de grâce, laissez nos vielles coques dans leur état d'origine si elles ne sont pas à l'état d'épave. Mieux, voyez Tribord Amure et ses modèles de régate. Là vous pouvez aller chercher la petite bête et le dernier 1/1000 de nœud qui vous manque.... ou bien si vous en avez les moyens, allez vous acheter un GROVE POND YACHT.

Bonne journée.

Bonjour Jacques, bonjour Le Narval,
Entièrement d'accord avec ce qui vient d'être dit par Le-Narval. Cependant, sans chercher à gagner le dernier 1/10ème de nœud, les voiliers de bassin produits jusqu'au début des années 60 devaient être capables de tirer des bords au minimum carrés et de répondre aux sautes de vent. Pour cela il fallait que grand-voile et focs soient auto vireurs. Pour la grand voile, pas de difficulté: un piton avec anneau sur la ligne médiane à l'arrière du pont ou mieux un rail d'écoute + un anneau, écoute tournée sur un taquet ou coulissante . Pour les trinquettes et différents focs, deux solutions économiques se rencontrent majoritairement. La première: l'écoute est nouée à l'œillet du foc, passe dans un anneau situé sur la ligne médiane en avant du mat et est tournée à un taquet, le foc vire tout seul. C'est la solution retenue sur les Vogu'enmer. L'autre: l'écoute est nouée sur un des clous cavaliers servant à fixer un hauban sur le pont, passe dans l'œillet du foc et repart sur l'autre bord se tourner sur un taquet situé plus en arrière, le foc vire tout seul à condition que son tissu soit souple. C'est la solution retenue par Borda et Nova avec parfois le luxe de deux taquets par écoute, un pour chaque extrémité. Dans certains cas, pour économiser le nombre de taquets car comme le dit Le-Narval, ça coute cher, l'écoute est réglée par un nœud de fouet coulissant sur un hauban. Le nœud de fouet peut également être remplacé par un coulisseau comparable aux tendeurs des tentes de camping. Ces coulisseaux peuvent avoir été perdus.
Bonne journée

Bonsoir,
Il est vrai qu'il faut garder l'aspect "naïf" de ses vieux voiliers, qui, à bien regarder, ne sont pas dépourvus de réglages. Trois ou quatre taquets sur le pont, quelques anneaux pour diriger les écoutes, et surtout des nœuds coulissants pour border ou choquer les focs, trinquettes, et autres clin focs. Ne pas oublier le creux de la grand voile, et assez d'espace pour la baume. Nova parfois, ne se donnait même pas la peine de mettre des taquets, et fixait tout bêtement les écoutes sur les cadènes! et ca marche très bien, à condition d'avoir pensé aux nœuds coulissants...

Bonjour Le-Narval, Voguenmare et Oliflat
Grand merci pour vos commentaires et vos explications pertinentes qui m’aident à y voir plus clair.
Les voiliers de bassin de notre enfance ou de celle de nos parents, plutôt lourd, ne rivaliseront jamais avec des RC ; ce sont deux catégories différentes. J’ai choisi la première.
Des hommes ont apportés leurs « pattes » à leurs fabrications, je l’a respecterai sans la dénaturer parce que ces bateaux racontent aussi l’histoire et la « philosophie » de ces hommes sur les jouets des années 30 à 70.
Et puis j’aime bien l’ancien avec ses imperfections qui font tout le charme d’une autre époque.
Bonne journée à vous

voguenmare a écrit:(...) Pour la grand voile, pas de difficulté: un piton avec anneau sur la ligne médiane à l'arrière du pont ou mieux un rail d'écoute + un anneau, écoute tournée sur un taquet ou coulissante . Pour les trinquettes et différents focs, deux solutions économiques se rencontrent majoritairement. La première: l'écoute est nouée à l'œillet du foc, passe dans un anneau situé sur la ligne médiane en avant du mat et est tournée à un taquet, le foc vire tout seul. C'est la solution retenue sur les Vogu'enmer. L'autre: l'écoute est nouée sur un des clous cavaliers servant à fixer un hauban sur le pont, passe dans l'œillet du foc et repart sur l'autre bord se tourner sur un taquet situé plus en arrière, le foc vire tout seul à condition que son tissu soit souple. C'est la solution retenue par Borda et Nova avec parfois le luxe de deux taquets par écoute, un pour chaque extrémité. Dans certains cas, pour économiser le nombre de taquets car comme le dit Le-Narval, ça coute cher, l'écoute est réglée par un nœud de fouet coulissant sur un hauban. Le nœud de fouet peut également être remplacé par un coulisseau comparable aux tendeurs des tentes de camping. Ces coulisseaux peuvent avoir été perdus.
Bonne journée

Ravi de voir le sujet abordé ici car c'est justement la question que je me posais, suite aux réparations/améliorations que je juge nécessaires sur mes bateaux qui ont navigué ce dimanche au Luco.
1er cas, les voiliers de location du Luco évoqués par Le Narval :

On voit qu'il y a un tendeur pour l'écoute de grande voile, et un nœud coulissant sur l'écoute de foc qui va d'un piton de hauban à un autre.

2ème cas, mon cotre Nauticalia :

Alors là, c'est du n'importe quoi. Je ne sais pas si c'est d'origine, mais l'écoute de foc se tend avec un hauban. Pour la grande voile et la trinquette, ça pourrait fonctionner si les tendeurs pouvaient garder leur réglage même quand l'écoute n'est pas tendues. Mais ce n'est pas le cas, ça se détend tout seul.

3ème cas, Mon Vogu'enmer VG50 :

Comme décrit plus haut, c'est pas mal, un anneau comme point de tire et un taquet pour bloquer l'écoute, le tout pour chaque voile. Reste que le point de tire d'origine du foc est trop bas et trop en avant, donc j'ai passé l'écoute dans un piton du mat, dont j'ignore le rôle originel.

4ème cas, mon Giraud Sauveur bois 60 cm :

C'est une horreur mais c'est moi le coupable. J'avais chiné ce bateau dans cet état quand j'étais ado, et j'ai noué de la ficelle de boucher vite fait ce dimanche pour le faire naviguer pour la première fois. D'après les spécialistes du forum, le pont a été bidouillé. Je constate que les bittes simples sur le pont ne permettent pas de coincer une écoute. J'ai été obligé de faire des nœuds "en dur". Je cherche une solution pour le rendre réglable, avec de nouvelles voiles que je vais lui coudre. Je ne suis pas dans une optique de "restauration à l'origine" mais plutôt de remise en état avec réglages sans trop dénaturer. Je pensais ajouter des taquets à la place des bittes, mais la ligne du bateau étant assez élancée, j'ai un peu peur que cela jure de trop.
Connaissez-vous des taquets fonctionnels, efficaces (ceux de mon Vogu'enmer ci-dessus tiennent  bien le cordage mais ils sont gros) mais un peu plus discrets que les Vogu'enmer ?
Sinon, connaissez vous des tendeurs (bois, laiton, alu...) qui tiennent le réglage même quand l'écoute n'est pas tendue ? Cela pourrait me suffire.
Peut-être que les tendeurs bois réalisés par Le Narval conviendraient ? 

J'espère par mes hypothèses ne pas choquer les amateurs de restaurations fidèles. Par exemple je ne toucherai pas mon Vogu'enmer qui est fidèle à l'origine. Mais ce Giraud-Sauveur tout bidouillé (une tige fileté traverse la coque pour un gouvernail perdu depuis...), je suis prêt à le modifier un peu pour jouer avec, sans  finir je l'espère dans la galerie des horreurs" !   enfin, chacun voit midi à sa porte !

Jeanpierre.

merci a tous

les bateaux en actions et les expliquations  claires

Jeanpierre (un novice)