Charles DEFFAIN: La grâce à l'état pur.

Bonjour à tous, Claude, T-A-F, BdeB,

Pour partir à la chasse au Charles Deffain, 
Trouver d'abord par delà les vertes collines,
Le doux  dôme féminin d'une botte de foin.
Lorsque, repérée au coin de l'étale anonyme,
Surgit la coque épuisée  couchée sur le flanc,
Jauger le maître des lieux et sauter dans l'abîme,
Ferrailler dans un corps à corps souvent épuisant,
Pour emporter enfin le  Graal tant convoité.

Au début, faire connaissance et retenir ses impatiences.



Puis confier à Messire Claude de Bourgogne le trophée convoité. 
Celui-ci, selon le jour de son envie, se décidera à lui donner vie.
Il sablera les pièces en laiton, lavera de ses oripeaux la coque du navire.
Par un massage lent et délicat, enfin apparaîtra le bois dans sa belle nudité.



Voici la poupe du bateau avec son attache caractéristique. Notez le beaupré avec son manchon en laiton.



Le pied de mât reconstruit à l'identique, en laiton massif. Le mât enchassé avec la goupille de frein.
Rien ne manque pour une marche endurante.
Les cavaliers tendent les haubans, les clous en laiton toujours, rythment les couleurs.
Un rouf léger ajoute du relief sur le pont couleur miel.



Un taquet de réglage permet d'ajuster les voiles.



Achevé, le Charles Deffain semble pressé de prendre son envol.
Ses voiles surdimensionnées comme des ailes vont surfer sur l'écume du bassin...



Merci Claude pour cette restauration superbe. 
Les heures passées sont le fruit de la passion.
Et ce dernier voilier est de toute évidence le plus beau!

Superbe !
Ce sont la bôme et les deux pics que l'on aperçoit sur la première photo et qui ont permis de retrouver les principales dimensions de la voilure ? Impressionnante...

Bonsoir Oliflat, Claude, TAF et tous,

Une belle remise à neuf pour cette "grande élégante" (terme généralement féminin). Bravo Claude

(juste un petit regret sur la petitesse des photos)

Les voiles ont été faites sur les gabarits des anciennes, trop moches pour être remontées. Mais je les garde comme des reliques.
Voici des photos plus panoramiques.





Puisque nous parlons de voiles, remercions la couturière de claude, qui est attractive au plus haut point. Elle manie les aiguilles avec un talent éclatant.

Bonjour Oliflat
Que voulez-vous dire par ''qui est attractive au plus haut point'' ?

Cette couturière a, parait il, de grands talents pour coudre et mettre en plis les doubles ourlets. Elle y met tant de coeur à l'ouvrage, que c'est  sans peine que l'on lui confie d'acrobatiques assemblages. 
Claude a de la chance.


Soleil couchant sur pont de Charles Deffain .

J'ai un doute sur la voile de fléche ; est ce que le point le plus haut sur la vergue ne serait pas le point d'écoute (le plus bas) ?
En d'autres termes, la voile aurait fait (en restant à plat) un tour de 180 degrés

Un exemple



La bordure la plus longue serait donc le long de la vergue de la grand voile

Bonjour Oliflat, Claude, TAF, Bdeb et amis lecteurs,

Bravo pour cette résurrection d'un modèle de légende!
Autre comparaison que je livre à votre sagacité concernant la voile de flèche, le grand Charles paraît la monter avec un bord d'attaque (le long du mat) plus long que le bord de fuite.
Question esthétique le recouvrement des focs est une option naturelle. D'un point de vue navigation, il doit être possible de reculer imperceptiblement la trinquette pour supprimer le recouvrement et avoir des focs auto-vireurs.

Bonjour à tous,

Les focs peuvent légèrement se recouvrir, ils resteront auto-vireurs.
Le problème, selon moi, est que le point d'amure du petit foc est trop porté sur l'avant, et de ce fait loin du mât.

Mais le bouquin de Thierry Vincent (page 122 et plus) montre la même erreur de conception.
après tout, il ne s'agit que de jouets.

Nous sommes bien d'accord. Et on peu ajouter qu'une photo n'a rien de figé. Les réglages nombreux et variées, au bord du bassin, sont des plaisirs sans fin. Rien de définitif en somme, les points d'amures et autres drisses sont faites pour être bougées.
Moi même  j'aurais pu vous dire aussi que huit couches de peintures avec ponçages entre chaque, donnent une profondeur de teintes magnifiques, bien qu'invisibles sur les photos. C'est  loŕsque nous prenons le voilier en main, que l'on ressent tout le travail, et cette belle odeur de peintures et de toiles teintées au thé. 
Ce voilier est une merveille en chair et en os. Bien à vous.


Claude fait, comme toujours, un travail avec son coeur.

BdeB a écrit:J'ai un doute sur la voile de fléche ; est ce que le point le plus haut sur la vergue ne serait pas le point d'écoute (le plus bas) ?
En d'autres termes, la voile aurait fait (en restant à plat) un tour de 180 degrés

La bordure la plus longue serait donc le long de la vergue de la grand voile

Je suis d'accord avec cette remarque. Pour moi, sur les DEFFAIN, le flèche descend en recouvrement de la grand-voile de façon assez prononcée.

Et la dernière photo (qui donne par ailleurs une meilleure idée de la profondeur de la peinture, merci) conforte cette idée : les ourlets de toutes les voiles sont à bâbord, sauf celui du flèche, qui est à tribord. En l'inversant, il aura son ourlet à bâbord, comme les autres.