TRI-ANG OSPREY 24 Pouces (61 CM) comme le JEP 720 mais so british plastic fantastic

Pour les cadeaux de noël j'ai cherché à faire 2 heureux ...donc je n'ai pas acheté de TIROT.

J'ai failli acheter un JEP 720 sur LBC (à 80€ port compris ) il avait ses voiles, son spi, son moteur-qui-démarre -à-gite-zéro...mais pas sa cabine (il aurait fallu en shaper une et la reproduire en fibre de verre...pas évident et surtout pas immédiat) et pourtant c'est un bateau collector très intéressant.

Je suis en pourparlers pour acheter un Requin Giraud Sauveur (le grand modèle ) qui paraît il est en très bon état...j'espère que çà se fera et qu'il ne se révèlera pas trop gîtard (les lests en ciment!).

Pour l'autre cadeau, il est déjà là, c'est une rareté: Un so british Triang Osprey , lui aussi en plastique avec coque rouge et pont crème.

Il n'a rien à voir avec le dériveur presque léger "Osprey" qui gagna le tour de l'Ile de Wight et la traversée de la manche en dériveur aux mains de Ian Proctor (oui , çà se faisait dans les années 50, de la course presque au large avec des dériveurs...)

TriAng fournissait le "bateau d'inspiration" en photo, un classe I du RORC . qui devait être un gros bateau, dans les 55-60 Pieds, alors que le JEP 720 est inspiré du Nicholson 36 pieds en plastique qui est un classe IIIdu RORC: Il y a 2 descentes séparées (pour laisser dormir la bordée qui n'est pas de quart,en course au large,  il y avait çà aussi sur le "Sélection" Jeanneau du Tour de France à la voile)

C'est un bateau très finement détaillé, presque une maquette navigante (je vais démonter les chandeliers en laiton et la filière qui sont très fragiles ), il manque un winch, deux manches à air, l'ancre Danforth à plat pont et la roue de la barre...

La coque est un peu déformée par ci par la (rangé trop près d'un radiateur???)et le gouvernail (fait de 2 pièces collées ) est dans un état de misère avancée, j'ai dû séparer les deux moitiés, meuler le bord d'attaque , souder une plaquette. Soit dit en passant, c'est très inspiré des vrais bateaux, la mêche en laiton est courbée dans le gouvernail et la crapaudine qui tient l'aiguillot inférieur est une pièce rapportée et collée.

Foc sur balestron, çà sent le maquettiste consciencieux ayant servi de conseiller à Tri-Ang, et vît de mulet façon optimist avec une fourche sur une bague épaulée...on sent qu'il y a eu du jus de crâne (comme le JEP 720 et le Dauphin Hotte aux Jouets, mon autre plastic (pas si) fantastic

La qualité de plastique est très correcte,des détails comme les caillebotis et les lattes de pont sont représentés il est fortement lesté avec de la grenaille et de la résine dans la quille creuse et il y a dedans un volume de flottabilité genre sac à air (on avait çà sur les vieux vauriens)...ce qui n'est pas le cas sur les Giraud Sauveur en plastique, qui coulent en cas de voie d'eau.

Pour accéder à la mèche du gouvernail (qui est dans une sorte de puits de dérive pour éviter de faire voie d'eau) il y a un panneau amovible, condamnable avec une barre actionnée par un taquet , qui permet aussi de changer l'élastique de rappel de la barre, repris à l'intérieur de la coque sur le pivot du Winch arrière

Chez Scalex Triang on savait mouler finement (voir les canots à moteur Mouette à cabine et alcyon ouvert, les cabin cruisers à moteur "Thames" et on déclinait la gamme :

Il y avait toutes les tailles, de 12 pouces à 24 pouces (30 à 60 cm ) et tous avec un gouvernail automatique "braine simplifié" qu'adorent les british.Les noms sont assez british aussi (Osprey, Penguin ,Diana...etc)

Le mât est étonnant : Il est en 2 parties (comme sur le Laser) , en rod de fibre de verre effilé vers le bout, et tourillonné au niveau de la jonction avec le manchon en alu(savais pas qu'on pouvait passer au tour ce genre de matériau) , très souple (comme le JEP 720) et la partie basse ne se démonte pas ...mais çà se sépare au niveau des belles barres de flèche en alu montées sur le manchon de jonction....Je vous laisse admirer les photos et j'espère qu'il fera comme dit le proverbe british : If it looks right it sails right...(ou pas, on verra)

Quelques photos glanées chez les rosbifs

Après démontage, douloureuse séparation en 2 de la pale  , rabotage , bricolage et recollage , le gouvernail de l'Osprey pivote enfin..et comme tous les Braine ou assimilés, il faut un système de retour au centre.



Là je découvre l'ASTUCE cachée de ce british ocean going pond yacht...le gros winch à l'extrême arrière est fait pur enrouler plus ou moins un élastique sous le pont qui se prend sur un crochet soudé sous la barre franche en laiton, dans le coffre arrière du bateau...comme c'est monté à frottement dur on peut le tourner pour raidir l'élastique et moduler le rappel de barre en fonction du vent ( Very Clever, isn't it  ???) Sans dec les concepteurs rosbifs ont toujours l'art de pondre des gadgets farfelus, entre deux tasses de thé...et parfois çà marche...

Superbe, et avec beaucoup d'ingéniosité technique..

Pas moyen de sauver le gouvernail...aucune colle ne prend dessus , ni les colles pour maquettes plastiques (polystyrène choc ou ABS) ni la colle à PVC , ni la colle epoxy , ni les cyanoacrylates...mystère  de la chimie britannique des années 60 le plastique est incroyablement brillant et gras...mais déformé par endroits.

Je me suis résolu à le refaire en conreplaqué aviation en 2 parties collées...

Ce sera une comparaison intéressante avec le Requin Giraud Sauveur, qui est moins maquette et plus jojujou (les détails d'accastillage du Triang Osprey sont très précis et fidèles, dommage que la roue de gouvernail manque  et que les chandeliers de rambarde en laiton soient si délicats) mais on sent que les gamins britanniques étaient connaisseurs et voulaient du"comme les vrais"...en plus , toute cette gamme triang plastique est équipée de Braine simplifiés, un détail que j'adore,  rarement vu sur les jouets français à l'exception du rare et bizarroïde NITRAM, du Dauphin Hotte aux jouets (avec un mécanisme très WTF) et du grand NILLOP de 1 mètre (l'Alcyon, un oiseau rare) destiné à courir en classe 10/40.
Une fois les deux bateaux restaurés et optimisés ce sera intéressant de les confronter...On remarque que le Tri-Ang Osprey est quillé profond avec un profil mince et un remplissage grenaille fonte + résine, au doigt ou au test baignoire, il est bien plus raide à la toile que le requin GS

Les sites de maquettistes anglais disent que l'Osprey était réputé un bon voilier de bassin ...et AMHA çà doit être vrai, vu qu'ils n'hésitent pas à critiquer les petits Bowman et Star Yacht sans plombs et à encenser les AILSA...et même les NOVA bien de chez nous

Bonjour Lasérologue, bonjour à tous

Avez-vous essayé la colle pour polycarbonate ? Pour faire des vitrines avec ce matériau, c'est la seule solution qui tienne. L'ennui, c'est que c'est assez cher pour juste essayer de coller un safran de quelques centimètres...

LASEROLOGUE a écrit:Pas moyen de sauver le gouvernail...aucune colle ne prend dessus , ni les colles pour maquettes plastiques (polystyrène choc ou ABS) ni la colle à PVC , ni la colle epoxy , ni les cyanoacrylates...mystère  de la chimie britannique des années 60 le plastique est incroyablement brillant et gras...mais déformé par endroits.

Bonjour Laserologue, bonjour à toutes et à tous,
Avez vous essayé le pistolet à colle? Souvenez vous c'était le seul moyen de réparer le puits de dérive éclaté des Windsurfer Ten Cate.

Non, je n'y avais pas pensé, mais je ne suis pas sûr du tout que ce matériau soit du polycarbonate ou de cette famille, il a bien dû exister un solvant pour le type de plastique (peut être le tétrachlorure de carbone , aujourd'hui introuvable sauf chez les fournisseurs de labo) ...là avec une pale de gouvernail en CP laqué rouge ça ne se verra pas trop et le gouvernail de braine sera un minimum fonctionnel (il est toujours un poil raide à cause de la déformation de la m^èche dans son puits...mais çà devrait aller...
Le vieux gouvernail et le sachet contenant les chandeliers seront mis dans le bateau , comme çà un archéologue pourra faire joujou dans les siècles à venir...

Les Windsurfer Ten Cate , c'était du thermofusible (polyéthylène, un plastique gras qui fond) à température "assez basse"...(quoique??)...et sur les dernières moutures de la vieille Windsurfer à dérive sabre (comme sur la nouvelle version ressucitée, avec une dérive pivotante ALLGAIER) ils ont mis un sur-boîtier de puits de dérive, pour faire fusible en cas de choc

Le principe c'était de fondre des barrettes de ce matériau ou une colle spéciale avec un pistolet chauffant..(même principe que la réparation de semelles de skis

Pour les catamarans modernes en polyethylène (New cat, Hobie Twixxy, Dart 16...etc) ou les plates Jeanneau orange "new-matic on utilise un engin plus puissant (un Leister Triac) pour fondre des lamelles de polyéthylène et il faut y aller mollo pommes chips...

Si j'utilise çà sur un aussi petit bateau je risque de tout faire fondre, déjà qu'il est déformé par endroits et que la grenaille du lest (qui est de la fonte) a rouillé et crée une ou deux fissures dans la quille (bouchées à l'epoxy)...c'est comme prendre un char Leclerc pour tuer une mouche...Là ma pale en bois va assez bien et la laque rouge Humbrol est à peine différente de la teinte de coque...

Je comprends bien vos craintes mais il existe de petits pistolets à colle thermofusible vendus au rayon carterie de magasins type Cultura pour une poignée d'€. C'est très commode d'utilisation pour un travail soigné.
https://www.cultura.com/p-mini-pistolet-a-colle-basse-temperature-crealia-3700408600310.html?utm_source=google&utm_medium=cpc&utm_campaign=PMAX_LC_Cr%C3%A9alia&gad_source=1&gclid=CjwKCAiAhJWsBhAaEiwAmrNyq7gPHBUbfyuYZjJ1S8Gn20vqPPBCYqoe3zSPkI2S720styECUkk-ThoCwj4QAvD_BwE

Il est fini de regréer (belle galère) et essayé...C'est un jouet étonnant,  un jouet "sérieux"...
Il a des côtés maquette avec de multiples pièces d'accastillage très finement moulées (et très fragiles) winches, taquets , mains courantes, fanaux de route, ancre Danforth, capots de descente, manches à air, roue de barre sur colonne, barres d'écoute en laiton un aérateur dorade à l'avant qui fait bouchon de vidange sans oublier les chandeliers en laiton...bref un festival de chez Gibb, Plastimo et Holt&Allen en minialture, le tout avec une qualité de moulage bluffante.

Petit détail qui en dit long sur le sérieux de la conception , les cadènes des haubans ne sont pas moulées en plastique avec le pont mais sont des pièces en laiton, traversantes, bien plus solides et durables dans le temps (combien de GS plastique  avec des cadènes en plastique cassées ou décollées qui ne peuvent plus naviguer? même trip sur le Dauphin Hotte aux Jouets...

Il a aussi un côté voilier de régate pré Radiocommande, avec son gouvernail Braine à rappel réglable, son mât en fibre de verre en 2 parties avec barres de flèche, son foc sur balestron, ses barres d'écoute pour foc et grand voile (cette dernière nettement inutile, l'écoute se clipse sur la barre de Braine .)

Les voiles étaient fatiguées (oeillets minuscules) j'ai dû pas mal coudre et mateloter, installer un fin câble en inox dans le guindant du foc des haubans en filin inox de 7/10° (sur une telle maquette çà ne choque pas), et finalement l'emmener à l'eau avec le Pen Duick VI comme comparaison (même si le bas du mât ne se démonte pas çà rentre dans le sac et Pen Duick VI voyage sanglé dessus.

Sur l'eau, alors que le Pen Duick VI , initialement catastrophique mais maintenant déverminé, tire des trajectoires vent de travers au cordeau , l'Osprey commence par faire des sottises: il est très ardent et fait volontiers du louvoyage quand les voiles sont réglées bordées (surtout que le foc ne peut pas être bordé très bien, si on le clipse directement sur la barre d'écoute, il ouvre trop)

Après réglages des écoutes , prise de l'écoute de foc sur le mât et réglage fin du rappel du braine (si l'élastique est trop peu tendu çà ne revient pas bien au centre et d'ardent le bateau devient caricaturalement mou) l'osprey se met à bien marcher, il est très raide à la toile car quillé lourd et profond

Il est un poil moins rapide que le pen duick et ses trajectoires sont celles d'un bateau avec braine : évolution, correction de barre abattée, accélération, puis trajet droit dans la risée...mais une fois réglé, il est possible de faire régater les deux bateaux ensemble sur une trans-bassin.

Avec ses fissures dans le fond, colmatées tant bien que mal (et qui prennent encore un peu l'eau) ses quelques pièces d'accastillage manquantes et ses vieille s voiles (fort bien coupées d'ailleurs, rien à voir avec un GS), et sa coque nettement déformée, il marche encore bien et porte beau, c'est un jouet vraiment attachant et intéressant, un chaînon manquant entre les joujoux basiques style GS et les bateaux de régate (à l'époque pré-radiocommande)...Dommage qu'il  soit si rare en France (mais même outre-manche, il n'est pas si courant) et que en trouver un exemplaire neuf et encore en boîte relèverait du miracle...Si l'occasion se présente n'hésitez pas...aucun doute les rosbifs prennent au sérieux les jouets de bassin à voile.