LM cotre de travail N 2 plus

Bonjour à tous,

Je vous avais présenté dans "une grande famille" le bateau de travail LM N° I


coque de 26 cm

et le LM N° 2 un peu plus long avec une coque de 36 cm et un tape-cul



Je pensais tout naturellement que le numéro correspondait à la longueur.

Pas sur du tout !

Voici un LM, en tout point semblable au N°2 ci-dessus, qui semble bien avoir un N°2 peint sur l'étrave






mais la coque fait plus de 60 cm ...

Superbe découverte ! Un modèle exceptionnel...
2, c'est pour 2 mats ?

Bonjour BdeB , bonjour à tous ,

                        Merci , cher BdeB , de nous faire découvrir  ces merveilles  et bravo !!!!!!!!!!!!!!

                                                                        Bien à vous                               C-Y-P

Merci Claude.

Toutes ces photos viennent du NET ; après, j'essaye de les ranger.

TAF : 2 pour 2 mats est une hypothèse mais ce modèle N°2 va à l'encontre de cette possibilité



Sur le + de 60 cm, je n'ai pas pu savoir si il y avait un autre chiffre ou lettre après le 2 comme par exemple B pour bis ou T pour ter

Un exemple de B pour Bis d'un N°1

2 focs ?
Ce serait vraiment peu significatif comme numérotation...

Je suis du même avis, N°2 pour 2 focs ne me semble pas significatif.

Compte tenu de la grande différence de longueur de coque entre le N°2 de 36 cm et le + de 60 cm, il y avait peut-être simplement un autre numéro après le 2 comme 20, 21 ... ?
Mais ce n'est qu'une hypothèse sans aucune certitude ...

Question bête (je n'ai pas les bouquins de référence) Est-ce que ces marquages à l'étrave ne sont pas une imitation (fantaisiste) des immatriculations par quartier des affaires maritimes (anciennement appelés prévotâts sous Napoléon III).

Dans la liste actuelle il y a DK pour Dunkerke, DP pour Dieppe et Dz pour Douarnenez mais bon nombre de prévotâts ont été supprimés/fusionnés dans l'entre deux guerres suite à une réforme administrative.

Une superstition maritime voulait que des lettres et chiffres trop bien dessinées portent le malheur et empêchent le poisson de venir se faire piéger...soi-disant .

(en fait il s'agissait d'éviter de se faire repérer à  la longue vue quan
d on allait "braconner" dans un cantonnement de pêche interdit, comme c'est bien décrit dans le bouquin de Jean-Charles Les gaîtés de la marine , qui est bourré d'anecdotes tordantes, l'auteur ayant été marin au commerce à une période de sa vie)

L'idée n'est pas complètement mauvaise.
Il y a actuellement en vente sur ebay



avec pour titre : Ancien thonier bateau de bassin L.M berceau de l océan 1931 groix | eBay

je cite le vendeur "Très rare thonier de la marque LM coque creuse bois peint dans son jus avec sa peinture d' origine !" avec les initiales GX pouvant correspondre au quartier maritime de Groix ?

Ce thonier n'a rien à voir avec un LM, c'est ce que l'on appelle de "l'art populaire", mais je pense que tout le monde s'en est aperçu sauf le vendeur peu scrupuleux !

Pour en revenir aux vrais LM, je pense que la première lettre peinte sur certains LM pourrait plutôt correspondre au modèle, c'est à dire :

B pour Berckois,
C pour canot,
BM pour barquette Marseillaise.

Par contre, je sèche pour le D ...

D pour Dundee ?

Art populaire...mais assez exact quand même : Ce Thonier sur e-bay (faussement attribué à LM) est assez semblable aux thoniers groisillons ou concarnois construits dans kles années 30 et en fin de vie dans les années 50 dont mon père m'avait montré les photos.


(Jeune mono aux Glénans , il avait eu l'occasion d'embarquer sur Demm Dey et Lilas Blanc , deux thoniers concarnois à voile qui n'étaient pas encore motorisés (et déjà bien fatigués) dans le cadre d'une tentative de faire le lien entre la plaisance naissante (les Glènemuches époque Viannay) et la voile de travail expirante (qui avait été prolongée par les restrictions de pétrole de l'occupation).

Cette maquette "art populaire" est assez ressemblante (même si naïve, à la façon des ex-voto, souvent pillés par des antiquaires et collectionneurs) on a les formes de coque (tête de morue et queue de maquereau) la longe voûte arrière la haute étrave en taille-mer...etc.

Qu'il s'agisse d'"art populaire" (dont le musée a été fermé et vaguement délocalisé à Marseille) ou de jouets de fabricants semi industriels ou artisanaux, il y a toujours une référence à l'original , le bateau en vraie grandeur , qi a sa forme bien caractéristique (crée par sa fonction)

Oui, ce bateau de pêche a une jolie carène qui semble très proche des modèles existants avant l'arrivée du moteur. Une petite déception sur la voute arrière que je trouve un peu moins réussie. L'équipement de pont ainsi que les roofs et descentes sont très naïfs. Mais cela fait son charme.

C'est amusant, le même vendeur a vendu il y a quelques temps un vrai LM



Rarissime avec un gréement de goélette, il a toutes les caractéristiques des LM : pavois "ouvragé", dessin du pont, roofs, taquets, pitons, poulies etc spécifiques à cette marque.

Dundee ? l'idée est intéressante. Mais il semble que les Dundee sont tous gréés avec un tape-cul ?

Sur cette photo on voit un certain nombre de  bateaux de pêche et on constate que pas mal portent la lettre D toute seule + chiffres  comme marque de quartier...et que les typographies sont un brin fantaisistes (le LR , La Rochelle, au fond, à ses lettres décalées à l'oblique, par exemple.)

https://www.pinterest.fr/pin/132785889004804514/?mt=login

Il faudrait en savoir plus sur l'ancien système d'immatriculation (qui bien entendu a perduré après la réforme pour les bateaux qui ne changeaient ni de quartier, ni de propriétaire...)

La bisquine "La Granvillaise" (une  réplique moderne, mais fidèle ) a obtenu auprès des Aff Mar l'autorisation d'être immatriculée officiellement G90 , avec le G pour Granville qui avait rang de prévotât maritime avant la réforme qui a été "absorbé" par le quartier maritime de Cherbourg (Normalisé en CH)...ce G90 était l'immatriculation d'une ancienne bisquine granvillaise particulièrement réputée qui avait rivé le clou des honnis bretons de Cancale (les régates de 15 Août contre les Cancalais finissaient souvent en beuveries, et en arbitrages "virils" à coup d'aviron maniés comme des bâtons de Kendo)

Notre barge de plongée, La Grenouille(un des tous premiers bateaux en alu jamais construits en France) a gardé son immat en AJ (Ajaccio) + 4 Chiffres bien longtemps après la bi-départementalisation de la Corse et la création du quartier de Bastia (BI)...

On est passés à BI + 6 Chiffres après qu' un inspecteur des aff mar ait fait du zèle...pour appliquer une consigne dont tout le monde se contrefoutait...et çà ne devait guère être différent dans les années 20 ou 30

Si la lettre devait correspondre à un quartier maritime, ce serait un peu réducteur d'attribuer un type de voilier à un seul port.

Je pense de plus en plus que la lettre correspond à la référence du modèle.
Et pour les présenter dans un catalogue, c'est ce qu'il y a de plus logique.

Si B est pour Berckois, je me demande si D ne pourrait pas être pour "Dunkerquois" : les premiers ayant les coques rondes des barques remontées sur la grève, les seconds étant également des voiliers de travail, mais avec de formes plus en forme car basés dans des bassins à flot.
Ce serait assez crédible si LM était un fabricant basé dans le nord de la France qui aurait observé les différences entre ces deux flottilles.

D pour Dunkerque, pourquoi pas ? mais moins facile à vendre à des Malouins ou des Royannais !

Perso je penche toujours pour une marque ou une pseudo-marque de quartier maritime.
Les voiliers LM ou BVO ou autres étaient en concurrence avec les bateaux artisanaux fabriqués par les marins pêcheurs en retraite (qui faisaient des bateaux bien proportionnés et ne risquaient pas de se tromper en reproduisant une immatriculation de quartier...et ces jouets là "faisaient authentique" , il devait y avoir un certain snobisme du citadin aisé à se fournir auprès d'un "authentique vieux loup de mer local" (qui commercialisait au bazar de la plage et qu'on pouvait voir produire ses joujoux sur le pas de sa porte (un thème bien connu de carte postale)

Du coup les fabricants industriels de jouets comme BVO faisaient de la fausse couleur locale (voir le très breton cotre pilote BVO à volutes d'étrave florales baptisé euskalduna pour être vendu du côté de Biarritz...et bien d'autres noms tous plus couleur locale les uns que les autres pour vendre le même ailleurs)

Ajouter des immat's de quartier plus ou moins authentiques irait dans le même sens.