SPEEDWEL NEWBURG

Bonjour à Tous

Lorsque le SPEEDWELL du port de NEWBURG (sur Hudson USA) vient sur mon établi, je le trouve assez moche.
Abimé par des mains inexpérimentés.  La chute du grand foc le retient au .... mat par quatre anneaux bien oxydés. La mature et les voiles sont indigents. Du grand foc, j'en fait trois, ce n'est pas propice à la navigation mais assez esthétique. 
Le pont est barré sur toute la largeur de 3 barre d'écoute de 5mm de large...
Les haubans sont fixés sur des grosses pointes en laiton qui ont éclaté la coque.
Après lavage à l'eau savonneuse j'y vois plus claire, le pont débarrassé de ses barres d'écoute disgracieuses est superbe, je lui trouve une petite barre à roue en laiton à la bonne échelle.
Grosse malheur la coque déjà éclaté par de grossières pointes se fends sur toute la longueur au contact de l'eau. Crackkkk
Les chandeliers des filières sont un peu éloignés de l'échelle, mais en passant du fil de laiton sur les deux niveaux de filière cela donne un petit cachet.
J'investi dans des mats en chêne et je garde baumes et vergues. Je peint en blanc l'extrémité des mats, c'est le cas de nombreux bateaux, je devine que le haut des mat ainsi peint sert d'amer? sinon pourquoi les peindre en blanc?
Ne voulant pas tenter l'aventure de déponter, je suis obligé de soigner la coque par l'extérieur. Et de masquer l'intervention avec un peu de peinture.
Pour une fois je trouve le résultat des travaux meilleur que ce que j'espérais.

Beau travail, Cap'tain !

Il a bonne allure et effectivement le déponter n'était pas sans risques...

Concernant la peinture des mats, je pense que vous auriez pu la descendre un peu plus : pour moi, elle couvre toute la partie sur laquelle ne vient pas frotter l'encornât du pic lorsqu'on le hisse. La peinture ne va pas plus bas car elle aurait été trop vite endommagée par ce frottement. En dessous, les mats étaient probablement traités au brai de norvège au autres produits protégeant en profondeur.
Cela n'explique pas pourquoi les haut mats étaient peints : simplicité d'entretien ? élégance ?

Tire-au-flan a écrit:Beau travail, Cap'tain !
Cela n'explique pas pourquoi les haut mats étaient peints : simplicité d'entretien ? élégance ?

Bonjour à toutes et à tous
Beau travail effectivement car il est difficile de restaurer sans dénaturer.
Blanc sur blanc, le guano des goélands perchés sur la pomme des mats devient invisible.

Très beau bateau...qui a un petit look de "church ship" ou "Kirkskibet" (ex voto marin)...

Compliments pour votre très belle restauration.

Les mâts en bois peints c'était moins d'entretien que les vernis ou le goudron de norvège...et sur ce genre de bateau mieux valait ne pas trop souvent se taper la séquence d'entretien en haut des mâts...au delà de l'encornat du pic c'était chaise de calfat, acrobaties et compagnie , sans vraiment de point d'appui, et ne pas oublier que, malgré la présence d'une pomme de mât la partie cônique souffrait plus de la pluie et(au port) des fientes d'oiseau qui sont corrosives, que la partie verticale.
Au temps ou les 420 Lanaverre étaient encore mâtés en bois on pouvait facilement distinguer un 420 collectif de club, d'un 420 de proprio: le premier avait son mât peint à la "plasticoque" polyuréthane (rouge , bleue ou verte ou autre) et le 420 "de proprio" avait son mât verni et reverni amoureusement, après décapage au tesson de bouteille...le jour de la casse (inévitable à plus ou moins long terme) l'assurance payait un mât en alu Proctor D , tout aussi solide et sans entretien.

Petit détail très humain sur les Ex - Voto, pêchés dans les mémoires du Cdt Hayet: les marins en pleine tempête qui promettaient au saint local un beau trois mâts, faisaient une "subtile adaptation" une fois passé le danger: Ils réalisaient un 3 mâts , certes, mais assez grossier et surtout grée en goëlette, comme ce bateau, bien plus facile et moins ouvrageux qu'un gréement carré avec sa tripotée de vergues, de huniers , perroquets, cacatois, bonnettes et autres voiles d'étai...

Bonjour,
J'ai bien connu ce genre de gréement sur le dernier "grand Voilier " naviguant en France ...
Avant que n'apparaissent le "Belém" et  "l'Hermione".

Il s'agit de "l'Amphitrite" 43 mètres, "trois mats barque a huniers) propriété a l'époque du port de "Port Grimaud"
sur lequel j'y ai bourlinguer quelque peu ... revendu quelques années plus tard a une école de voile Allemande ou, il navigue toujours .
Quel dommage de ne pas l'avoir garder chez nous ... c'était autre chose que nos "Etoile" et "Belle poule" ..

Photos (diapo) prisent a la Semaine Nautique de Méditerranée (SNIM) en septembre 1967.



Me voici a 14 ans dans un Hunier avant d'aller sur les vergues, ferler les phare carrés et huniers volants ...







Bonne journée.

Il y en avait qq uns , de ces 3 mâts Goélettes en France : André Chenevée, le fils d'Henri Chenevée , pionnier de la plongée, en même temps que Cousteau , et fondateur en 1949 de mon club, avait acheté à Cannes le Zamoura, un 3 mâts goëlette à huniers qui a été un des premiers bateaux "charter" à touristes avant que cette profession ne soit codifiée.

 Il y a eu aussi l'Europe vaguement sponsorée par le Conseil de l'Europe dans les années 60 , qui a fait le tour du monde et dont le cinéaste René Corpel a tiré deux bouquins hilarants: La grande Bordée (le tour du monde et ses rencontres avec Brel et le Play boy Gunther Sachs, Monsieur B.B., à l'autre bout du monde) et Capitaine de la Côte basé sur ses jobs de skipper de yachts italiens superbes de loin mais pas terribles de près et affligés de propriétaires aussi prétentieux qu'incompétents.

Les américains ont fait des schooners (goélettes) géants à 5, 6 ou même 7 mâts comme le Thomas W Lawson de 1902 qui étaient une tentative de gains de rentabilité (manoeuvres de réduction de voilure depuis le pont donc frais d'équipage réduits)....mais c'était vraiment le chant du cygne de la voile, surtout après l'apparition du très économique moteur Diesel (le Selandia date de 1911.)

L'étoile et la Belle Poule (surnommées Les Poils et la belle moule dans la "Royale") ne sont pas moches du tout , en 1983 elles paradaient, tout dessus, à côté de nos 180 Lasers lors d'un championnat de France à Brest, çà valait le coup d'oeil mais ce sont des versions voilier-école de Morutiers à voile construites par Lemaistre à Fécamp spécialiste des bateaux de grande pêche en Islande...

Je connais une Ex-beauté qui avait réussi à convaincre un amiral qui en pinçait pour elle (même les amiraux peuvent être amoureux... et la dame avait un charme fou) d'envoyer l'Etoile et la Belle Poule parader et montrer le pavillon en Islande, à la grande angoisse du ministère et des bureaux...aux dernières nouvelles elles n'ont pas fait la triste fin du Pourquoi-Pas...

En maquette, les anglais ont fait plein de trois et 4mâts goëlettes pour les courses de Pond Yacht..çà gagnait souvent les prix de présentation et d'élégance ...beaucoup moins souvent les régates sur l'eau.

Pour le plaisir des yeux, un encours de restauration montrant le joli pont

Sacré boulot, compliments!