Pen Duick VI

Bonsoir Laserologue, bonsoir à toutes et à tous. 
Pour une fois que notre ami LASEROLOGUE fait un effort pour ne pas être hors sujet, ce serait mesquin de le boycotter 
Ce PenDuick VI va retouver les eaux glauques du Luco et c'est tant mieux. Un voilier de bassin est fait pour naviguer. La chute de la GV et de l'artimon n'est pas "du Tonnerre" mais vous n'en e^tes pas responsable puisque ce sont les voiles d'origine.

Les voiles (neuves ou quasi ) ont été pliées longtemps...et ce nylon assez apprêté marque les plis comme pas permis, pas eu envie de tenter le coup de fer à repasser ...par comparaison celles du 420 Jep étaient à plat dans la grande boîte donc sont fraîches comme l'oeil...et avec des chutes brûlées et non pas cousues et des lattes montées comme les vraies (goussets) qui tiennent un rond de chute assez important.

Cà se fait aussi sur les vrais focs de régate de 420 mais c'est fragile...mieux vaut faire les frais d'un galon de chute pour la 2° carrière de la voile en balade /école de voile...et pour les voiles coton de bateaux de bassin, si possible mettre la chute dans le sens de la lisière si on ne regarde pas à la dépense.

Les régatiers de Laser RC et autres ont des grands sacs rigides pour mettre les voiles à plat ...c'est un peu over the top mais rouler les voiles inutilisées sur un bout de tube c'est  pas idiot

J'au utilisé la même ruse pour les deux bateaux : introduire un câble inox dans l'ourlet de guindant (boucles sur talurit aux deux bouts )qu'il s'agisse des focs , de la GV ou même de l'artimon ,  comme çà j'ai un bord d'attaque propre et dont je peux rêgler la tension pour éviter que le guindant fasse l'accordéon comme sur un Tirot de base...les erseaux de fil à voile passent derrière le câble et plaquent la voile juste ce qu'il faut sur le mât (faut jouer intelligemment de l'aiguille ) et les oeillets servent à mettre le tissu en tension (exactement comme le cunningham de foc qu'on trouve sur les dériveurs de performance) et au final c'est bien plus propre ...

La bonne nouvelle c'est que le "génois" est assez propre comme forme...sur ce genre de bateau avec un grand foc en tête c'est lui qui est prépondérant, la GV n'est qu'un volet de bord de fuite 
Je mets des guillemets car normalement un vrai génois çà a un point d'écoute qui passe derrière le mât .

J'ai eu en main des bateaux plus petits grées comme çà, (Cognac , Armagnac .Alpa/ Stephens 11M avec un grand génois léger  en tête de mât) ...on peut remonter le vent à moins de 60° sans grand voile , c'est assez surprenant


Le vrai Pen-Duick VI avait aussi une trinquette sur bas étai qu'il utilisait (ou pas) suivant les circonstances mais en voilier  de bassin ce serait un désastre au virement de bord, tout  comme un vrai "gégène" à recouvrement...et la palanquée de voiles d'avant était stockée dans d'immenses hamacs dans le poste avant , d'où le gigantesque capot sur la plage avant...qui figure sur la version voilier de bassin

Essai du Pen - Duick VI dans des conditions pas faciles...le Luco est vide...direction les Tuileries ...et c'est pas fameux: Le grand bassin octogonal est en travaux (apparemment il y avait un plancher dedans , en cours de démontage) et le petit bassin n'est pas plein...J'avais emmené le Pen DuickVI et le 420 JEP qui ne sont en rien des monstres...eh bien , le petit bassin rond est encombré d'un énorme tuyau circulaire (plus profond côté Est mais presque affleurant côté Ouest) le 420 JEP qui a 16 Cm de tirant d'eau coince à tous les coups et même Pen Duick VI avec ses modestes 13 Cm se colle aussi (mais passe parfois sur un coup de gîte) ...du coup il faut, avec un vent très léger, se rabattre sur les petits bassins ronds à l'entrée Est qui sont plus libres d'obstacles et qui n'ont pas la vasque avec son jet mollasson, dont le rideau d'eau est un sacré piège. Tuyau sous marin  en premier plan et vasque idiote en arrière fond...comment diable fait le loueur de petits joujoux sur un plan d'eau pareil.

Sur ces modestes mers on peut faire quelques comparaisons entre les frères ennemis des années 60-70, Le Pen-Duick VI navigue parfaitement en ligne (les bienfaits du gouvernail rapporté qui n'était pas en place d'origine) mais il est nettement gîtard avec son lest d'origine , bien plus que le 420 JEP qui combine lest profond et stabilité de formes, çà se voit sur les clichés suivants ...même avec une très faible brise le grand ketch hauturier se vautre pas mal alors que le dériveur léger reste bien droit , sans nul doute grâce au travail des équipiers au rappel et au trapèze.

On sort la botte secrète, un lest de petit Deffain qui est 125 g plus lourd que celui d'origine de la maquette "Tabarly" et qui s'adapte tant bien que mal sur l'aileron d'origine et là , çà s'améliore nettement , le bateau encaisse mieux les risées et avance ma foi assez gentiment , même si le 420 , pourtant plus court en flottaison,file nettement plus vite.
Le Pen Duick VI a cependant un point fort , son volume et son franc-bord sont relativement confortables , il ne fait pas le sous-marin comme un Borda et flotte même plus haut qu'un NOVA.
Même si c'est à revérifier avec un vent plus fort et plus régulier il paraît évident que en remoulant un lest en plomb de forme similaire à celui d'origine mais plus profond et plus lourd de 200 g que le lest ferraille on aura enfin fait du Pen - Duick VI un voilier de bassin digne de ce nom.

Bref, le Pen-Duick VI est un remarquable  bateau de bassin, avec une stabilité de route excellente et une raideur à la toile convenable......

à condition d'alléger les mâts, de remplacer le système de réglage des écoutes, d'améliorer le haubanage (moi j'ai mis du câble inox genre bas de ligne de pêche au gros à la place du nylon raide à deux torons qui fait à la fois les haubans et les écoutes ), d'améliorer la fixation des voiles sur le mât pour affiner la qualité du bord d'attaque  , de mettre des barres de flèche plus solides, d'avoir des emplantures de mât dignes de ce nom, de remplacer le lest par un plus lourd et plus profond et surtout d'installer un aileron de faux gouvernail digne de ce nom sans quoi j'imagine qu'il doit avoir une tenue de route plus que sinusoïdale.

Il est juste dommage que ces mises au point n'aient pas été en place quand le bateau a été crée , car en fait, dans l'état d'origine , il a du rendre perplexes les acheteurs de ce jouet qui ont fait confiance au label Tabarly - Pen Duick et qui ont dû être un (gros) brin déçus.... En fait tout çà c'est typique de Tabarly : Quand on lit ses Mémoires du Large , ses bateaux ont toujours été en avance sur leur époque mais chroniquement en retard sur leur planning d'essais/ mise au point / modifications....Celui ci ne fait pas exception à la règle.

Ca y est , hier c'était journée fonderie (j'avais plusieurs lests à faire ), et j'avais des étranges poids de pêche ronds avec un trou, repêchés par les plongeur du club...des trucs bizarres provenant d'un contrepoids quelconque (vieille horloge de clocher??) ...bon, bref le caneton Précisa a ses petites chaussons de plomb sur mesure, le Gaston Grenier aussi, et pour le Pen Duick, je me suis servi du lest en fer d'origine comme noyau de moulage, après l' avoir travaillé à la "lime à épaissir" (deux bouts de bois de boîte à cigare rapportés, poncés et cirés...

La coulée n'a pas été facile, le plâtre de mes moules était encore trop frais (l'eau fait des bulles de vapeur qui n'arrangent pas l'état de surface de la pièce...et en plus j'ai vu trop grand (un seul bout de bois aurait suffi, il a fallu retravailler la pièce et couper le trop de plomb avec une scie oscillante (merveilleux outil multifonctions Fein) ...résultat , un lest à 600g  qui a la même forme que celui d'origine (mais plus haut) alors que d'origine c'est  300 g et que celui du Deffain ,utilisée en essais était à 425 g...il reste à mastiquer à la colle époxy, peindre et fixer sur la quille.

Bonjour Laserologue, bonjour à toutes et à tous,
La coulée d'un lest est toujours une étape délicate. Avec 600g ce Pen Duick va gagner en raideur. Si vous faites des essais au Luco, prévenez moi, j'y viendrai avec mon Pen Duick VI standard afin de comparaison (dans la mesure de mes disponibilités)

Le truc c'est qu'en général, le dimanche matin je suis en régate sur un vrai bateau et en plus là même si la saison s'interrompt, il y a le salon nautique...peut être en Janvier

Merci. C'est noté.

Le nouveau lest qu était aussi grêlé de petite vérole que le visage de Mirabeau a été passé à la résine epoxy, poncé et il est en cours de peinture , pas parfait mais propre...il sera fixé avec 3 goujons en tige filetée laiton collés dans les trous des 2 vis + un nouveau à l'avant...

Ca y est lest en place et peint, non sans mal , il y a encore qq retouches de peinture à faire...le Gaston grenier a aussi son lest (2 minces mini torpilles à la base de la quillle au lieu d'un plomb provisoire à mi- quille) je vais sans doute les tester l'un contre l'autre la semaine prochaine : ils ont des longueurs et des surfaces de voilure équivalentes mais à part çà ils sont vraiment très différents...on verra

Essai au luco en fin de matinée (Fermeture du Salon Nautique hier soir...) du Pen Duick VI en compagnie du Gaston Grenier et du Cormoran Nillop...

Le Cormoran, est un peu décevant , très ardent, il y a du boulot de mise au point (voir par ailleurs) même si la coque est excellente, étanche comme un oeuf et la finition fougère , pont verni, liston jaune bouton d'or avec ses voiles très colorées qui attire les regards.

Le Gaston Grenier avec son nouveau lest (2 :mini torpilles en plomb en bas de la lame de quille en acier) marche impeccablement (en attendant sa Gd Voile définitive et un montage sur ridoirs permettant de décrocher facilement le gréement pour le transport....

Et le Pen Duick VI est enfin au point : avec un lest en plomb qui fait presque le double de poids par rapport au lest en fer mais qui en respecte (presque) la forme,sans parler de l'aileron fixe de "gouvernai"l en laiton à l'extrême arrière et des voiles faciles à régler (coulisseaux) le bateau est vraiment transfiguré il file droit et même assez vite en utilisant enfin sa bonne Longueur Flottaison...

Je ne l'ai essayé qu'au vent de travers mais là il traversait le bassin à bonne vitesse, avec un beau sillage , sans le moindre virement de bord intempestif

C'est tant mieux car à mon avis on ne peut pas aller beaucoup plus loin question lest ou modifications de gréement .

Le vrai Pen-Duick VI avait lamentablement foiré sa course au tour du monde "Whitbread" en 1973 avec 3 démâtages et des pépins en pagaille (terminé trop tard et lancé en course sans vrais essais) cédant la place à un Swan 65, plan Stephens de série, parfaitement au point, sous pavillon...mexicain, mené par un équipage expérimenté...mais sinon pas vraiment novateur.

Le bateau de Tabarly, enfin débogué,  s'était rattrapé en gagnant la transat anglaise 3 ans plus tard, contre des bateaux théoriquement plus rapides...mais pas au point, ou matraqués par une suite de gros coups de vent.

Ben pour le jouet c'est pareil...de la mise au point mais il marche, dommage pour les gamins à qui leurs parents ont acheté ce joujou vers 1975, sous sa forme initiale c'est pire qu'un TIROT ce qui n'est pas peu dire...

Bonjour Laserologue,
J'étais au Luco ce matin avec un petit voilier et j'en suis reparti vers 11h30. Quel dommage que vous ne m'ayez pas prévenu car, comme déjà dit précédemment, la comparaison avec le mien aurait été intéressante

En fait, je me suis décidé tard après une grasse mat' mais bon c'est partie remise...
Il y avait deux ou trois amateurs de RC vers midi (un classe 1M et une petite maquette de monocoque Coupe America genre Oracle) et eux aussi se plaignaient du givrage de leurs écoutes...



En tous cas les transformations sont validées, et relativement réversibles si on préfère la maquette de vitrine "authentique"...quoique le fixation du lest avec les tiges filetées laiton soit un poil contraignantes.

Vous pouvez en confiance vous couler un lest de 500-600 g , et même raffiner en lui donnant la forme de quille du vrai bateau telle que prévue par André Mauric , mettre les écoutes sur coulisseaux, et comme vous avez déjà un faux gouvernail sur le votre, vous devriez arriver au même résultat , on voit bien sur les photos qu'il fait un sillage conséquent sans trop gîter.

Il n'est pas étonnant que le sillage soit "conséquent" car le lest ayant été presque doublé, le volume d'eau déplacé a augmenté d'autant ce qui provoque une exagération des ondes de gravité.

Le déplacement a augmenté de 300g en masse, et donc, en volume, çà correspond à ...300 g de "quelque chose qui flotte" (densité inférieure à 1) soit un peu plus  de 300 Cm3)...en terme de surface immergée du maître couple (le facteur de résistance à l'avancement principal) çà ne fait que quelques millimètres d'enfoncement supplémentaire (la bande noire reste quasi entièrement hors de l'eau sur cette coque creusée et en bois léger (Peuplier ???) ...donc oui, on remue plus d'eau mais pas tant que çà...

En fait, la chose encourageante, c'est qu'avec un bateau plus raide à la toile et qui n'embarde pas à la risée (l'aileron de gouvernail) l'énergie de la risée est restituée quasi immédiatement sous forme de propulsion  vers l'avant  ...

Quand ce petit Pen-Duick VI relesté et modifié prend une risée, il accélère immédiatement ou presque...et ce , sans se vautrer , si la risée est un peu solide, on voit le nombre de vagues crées le long de la coque diminuer très vite...et ce sont ces mêmes vagues, graduellement amorties , qu'on retrouve sous forme de sillage.

Cet après midi, à certains moments, le système de vagues était limité au maximum, C.A.D. à  une seule sinusoïde le long de la coque...et çà signifie que la vitesse limite est atteinte (hors déjaugeage)...

Avant les modifications beaucoup d'énergie était gaspillée en coups de gîte et en embardées et de plus , avec le bateau à demi vautré les voiles perdaient beaucoup de leur potentiel propulsif...

Aujourd'hui, pas mal de vent (de nord, bien froid et qui arrive de derrière le Sénat , avec donc des bascules de parfois 120°) des palissades de chantier par terre  dans les rues et des cumuli humilii qui filent dans le ciel, du classique de fin de dep'.

Les bateaux de location naviguent gîtés à mort , les magnifiques radiocommandés sous voilure de petit temps sont à la peine ...j'ai amené le 420 JEP qui marche toujours superbement...mais le faseyement sauvage lui a fait perdre toutes ses lattes (je  coudre en place les nouvelles, comme j'ai fait sur le Petrel Nillop.
De plus aujourd'hui c'était coup,de gîte sur coup de gîte donc de l'eau dans le cockpit, malgré le flotteur spécial) et cependant il filait comme un zèbre.

Le Pen-Duick , lui aussi, marche très bien il se couche dans les rafales comme les copains et comme les bateaux de loc même raides à la toile mais il trace bien droit et vire assez peu de bord . J'ai tenté une régate contre un des bateaux de loc... Verdict : il va moins vite mais il se défend quand même bien, devancé , mais pas largué.




Vers 13 H il y avait moins de vent et surtout moins de rafales...j'en ai profité pour lui tirer le portrait , façon Beken of Cowes qui se serait payé un hélico...ou comme l'inévitable avion privé américain qui était venu survoler le vrai bateau lors de sa victoire contre toute attente dans la Transat 1976