Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
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Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
Bonjour à tous
Sans faire de la médecine de légiste, il me semble intéressant de connaître l’intérieur du « corps » de nos voiliers de bassin qui sont à l’état d’épave, mais pas de cadavre.
Je ne vais rien vous apprendre : plus une coque est creusée et plus elle sera légère, et plus elle est légère plus le lest pourra être important, et plus le rappel du lest est important plus la voilure pourra être développée et plus il sera rapide : le « creux » ou « vide » est donc de première importance pour les performances d’un voilier sur un bassin.
Il y a ceux qui sont construit « autour » du vide :
Ce sont les maquettes navigantes (trouvé sur le net)
et le plus beau :
Gougé à la main, je lui trouve une « âme intérieure » largement aussi belle que son extérieur ; le "vide" devient beauté !
Belle soirée
Sans faire de la médecine de légiste, il me semble intéressant de connaître l’intérieur du « corps » de nos voiliers de bassin qui sont à l’état d’épave, mais pas de cadavre.
Je ne vais rien vous apprendre : plus une coque est creusée et plus elle sera légère, et plus elle est légère plus le lest pourra être important, et plus le rappel du lest est important plus la voilure pourra être développée et plus il sera rapide : le « creux » ou « vide » est donc de première importance pour les performances d’un voilier sur un bassin.
Il y a ceux qui sont construit « autour » du vide :
Ce sont les maquettes navigantes (trouvé sur le net)
et le plus beau :
Gougé à la main, je lui trouve une « âme intérieure » largement aussi belle que son extérieur ; le "vide" devient beauté !
Belle soirée
Dernière édition par BdeB le Mer 26 Jan - 16:21, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
Merci, BdeB pour ces belles images.
Et ce dernier est effectivement particulièrement beau.
Mais gougé à la main ? Je ne crois pas. Il me semble voir des ''vagues" symétriques dans le plan supérieur, qui indiqueraient bien un travail avec une fraise, avec probablement un gabarit pour s'assurer de ne pas aller trop loin. Sinon, je ne vois pas comment un travail aussi précis et symétrique aurait pu être réalisé.
Par contre, il est tout à fait probable que ce travail machine ait été complété par un travail à la main, pour optimiser dans les fonds ce que la fraise n'avait pas pu réaliser
Cela n'ôte rien à la beauté du travail et du résultat.
Bien cordialement
T-A-F
Tire-au-flan- Messages : 2457
Date d'inscription : 12/12/2016
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
Chez un être de chair, le vide intérieur est synonyme d'angoisse.
Merci Michel de nous faire découvrir que le vide, à l'intérieur d'un navire, est beauté !
Si le vieux débat, opposant musiciens aux acousticiens : "la matière d'une flûte influence-t-elle le son qu'elle produit ?" vous intéresse, je vous parlerai un jour d'un autre vide : la perce interne de mes flûtes qui a pour joli nom : "âme"...
Merci Michel de nous faire découvrir que le vide, à l'intérieur d'un navire, est beauté !
Si le vieux débat, opposant musiciens aux acousticiens : "la matière d'une flûte influence-t-elle le son qu'elle produit ?" vous intéresse, je vous parlerai un jour d'un autre vide : la perce interne de mes flûtes qui a pour joli nom : "âme"...
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
Bsr à vous hardis navigateurs
Les traces obliques sont effectivement des coups de gouge donnés en biais sur les flancs de la carène quand on travaille les bords, j'ai le même résultat avant finition quand je reprends mes coques.
Voici une coque anglaise de 60cm dans son état originel, usinée à la machine.
La voici après que je l'ai recreusée.
L'épaisseur des flancs est de l'ordre de 7 à 8mm, le fond varie de 8 à 10mm. Le poids de la coque nue ainsi est passé de 526 à 292g. Les 234 g gagnés serviront à financer les 150g de la radiocommande, les 84g de reste étant reportés sur le lest. Pour un poids total en ordre de marche de 1350g, le rapport lest/déplacement est passé de 26 à 39%.
J'ébauche à la gouge et je termine avec une fraise lime à bout arrondi fixé sur la perceuse à colonne, en manipulant la coque à la main et en contrôlant les épaisseurs avec un calibre. C'est "un peu" ouvrageux, mais on arrive à des parois d'une grande finesse, et je suis sûr qu'on pourrait descendre à 5mm. Les jours où je suis en forme, je termine au papier de verre (40 puis 80, voire 120).
Il faut ensuite ajouter des barrots et une serre bauquière pour éviter l'écrasement de la coque et supporter le pont, ainsi qu'une épontille sous le pied de mât, mais le poids de ces renforts est largement compensé par le gain réalisé sur le pont, qui est passé de 6 à 3mm.
Dans le même ordre d'idée, ceci est une coque de STAR SY5 qui était initialement pleine.
Son poids est passé de 664 à 208g, le rapport lest/déplacement de 31 à 46%.
Et comme a dit je ne sais plus qui, un trou n'existe que grâce à la matière qui le limite...
Les traces obliques sont effectivement des coups de gouge donnés en biais sur les flancs de la carène quand on travaille les bords, j'ai le même résultat avant finition quand je reprends mes coques.
Voici une coque anglaise de 60cm dans son état originel, usinée à la machine.
La voici après que je l'ai recreusée.
L'épaisseur des flancs est de l'ordre de 7 à 8mm, le fond varie de 8 à 10mm. Le poids de la coque nue ainsi est passé de 526 à 292g. Les 234 g gagnés serviront à financer les 150g de la radiocommande, les 84g de reste étant reportés sur le lest. Pour un poids total en ordre de marche de 1350g, le rapport lest/déplacement est passé de 26 à 39%.
J'ébauche à la gouge et je termine avec une fraise lime à bout arrondi fixé sur la perceuse à colonne, en manipulant la coque à la main et en contrôlant les épaisseurs avec un calibre. C'est "un peu" ouvrageux, mais on arrive à des parois d'une grande finesse, et je suis sûr qu'on pourrait descendre à 5mm. Les jours où je suis en forme, je termine au papier de verre (40 puis 80, voire 120).
Il faut ensuite ajouter des barrots et une serre bauquière pour éviter l'écrasement de la coque et supporter le pont, ainsi qu'une épontille sous le pied de mât, mais le poids de ces renforts est largement compensé par le gain réalisé sur le pont, qui est passé de 6 à 3mm.
Dans le même ordre d'idée, ceci est une coque de STAR SY5 qui était initialement pleine.
Son poids est passé de 664 à 208g, le rapport lest/déplacement de 31 à 46%.
Et comme a dit je ne sais plus qui, un trou n'existe que grâce à la matière qui le limite...
Corwwin- Messages : 769
Date d'inscription : 25/04/2018
Age : 69
Localisation : Draguignan
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
On attribue à François Cavanna une phrase similaire: "Aussi grand que soit un trou, il y a toujours quelque chose autour".Corwwin a écrit:
Et comme a dit je ne sais plus qui, un trou n'existe que grâce à la matière qui le limite...
Corwwin nous fait ici franchir un grand pas pour l'humanité à savoir le passage du tronc d'arbre plein à la pirogue.
Si vous avez des petits enfants, mais chacun d'entre nous peut tenter l'expérience car nous sommes tous restés de grands enfants, donnez lui une boule de pâte à modeler et demandez lui de la faire flotter dans une cuvette d'eau en lui donnant la forme qu'il veut....... La solution n'est pas évidente pour tout le monde.
voguenmare- Messages : 1854
Date d'inscription : 20/04/2014
Localisation : I de F
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
N'est-ce pas Léonard de Vinci qui disait que la sculpture consiste à enlever ce qu'il y a de trop dans un bloc de marbre ?
Tire-au-flan- Messages : 2457
Date d'inscription : 12/12/2016
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
TAF, vous m'avez mis le doute ! mais en regardant d'encore plus près, il n'y a rien de régulier.
Sur la symétrie tribord babord, c'est un effet d'optique. Voici deux autres photos de l'avant
par contre, sur l'utilisation d'une fraise, je ne pourrais vous dire, je n'en ai pas l'expérience.
Sur le "quelque chose autour", l'artisan a laissé environ un peu plus de 9 mm. Cela me semble raisonnable pour la rigidité de la coque et je n'aurais pas besoin d'un pied à coulisse pour pointer le pont. A ce sujet, j'avais pensé encastrer un nouveau pont, mais les marques des clous restant de l'ancien pont seront trop voyantes, je pense.
Sur la symétrie tribord babord, c'est un effet d'optique. Voici deux autres photos de l'avant
par contre, sur l'utilisation d'une fraise, je ne pourrais vous dire, je n'en ai pas l'expérience.
Sur le "quelque chose autour", l'artisan a laissé environ un peu plus de 9 mm. Cela me semble raisonnable pour la rigidité de la coque et je n'aurais pas besoin d'un pied à coulisse pour pointer le pont. A ce sujet, j'avais pensé encastrer un nouveau pont, mais les marques des clous restant de l'ancien pont seront trop voyantes, je pense.
Dernière édition par BdeB le Mer 26 Jan - 16:20, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
Effectivement, bien joli travail manuel !
Quant à l'épaisseur minimum à conserver, je crois également qu'elle dépend et de la taille de l'embarcation, et de la nature du bois. Dans du hêtre bien homogène, on peut sûrement affiner bien plus que dans un résineux aux fibres moins serrées, par exemple.
Je travaille actuellement dans une bûche de fruitier dont la teinte devrait être sympathique, mais il est d'une grande irrégularité sous la gouge. Je ne pousserai pas l'exercice trop loin pour ne pas risquer un éclat malheureux qui ruinerait tout.
Quant à l'épaisseur minimum à conserver, je crois également qu'elle dépend et de la taille de l'embarcation, et de la nature du bois. Dans du hêtre bien homogène, on peut sûrement affiner bien plus que dans un résineux aux fibres moins serrées, par exemple.
Je travaille actuellement dans une bûche de fruitier dont la teinte devrait être sympathique, mais il est d'une grande irrégularité sous la gouge. Je ne pousserai pas l'exercice trop loin pour ne pas risquer un éclat malheureux qui ruinerait tout.
Tire-au-flan- Messages : 2457
Date d'inscription : 12/12/2016
Re: Le creux, le vide, le néant, rien et pourtant si important
Bonjour hardis navigateurs,
Vos devises relatives au vide qui remplit la fonction performance, je les partage!
Je suis en admiration devant votre science de la couge et autres instruments d'ébénisterie.
J'utilise une solution plus prosaïque.
Avec une scie sauteuse, voir une scie à ruban, il est possible d'approcher le même but avec une aptitude manuelle moindre.
Mais un peu plus de travail, si pour le pont le boulot est identique, il faut fabriquer le fond de coque avec une planche supplémentaire.
Les besogneux peuvent espérer
Amicalement
Thierry
~~~~~~~~~~~~~~~~
Hardis bassinistes, à vos voiliers et bon vent
Thierry
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