Le Roland de la Poype

J'ai enfin commencé la remise en route de mon deuxième classe 1M à l'ancienne, le Roland de la Poype qui est l'aristo de la paire : coque en forme et double pilotage automatique, alors que le Marcel Albert , de la série des "Albatros" (plan Ramette) est le prolo de service : coque à bouchain vif , 30dm 2 de voilure seulement et un secteur de braine pour le pilotage (mais lui il navigue depuis un moment, acheté 40 € complet, il lui avait juste fallu une réfection du gouvernail et une remise en ordre.

Le Roland de la Poype a été acheté pour 200€ (et çà les vaut largement), la coque en acajou verni est superbe, l'accastillage aussi , notamment le Vane , qui est un bijou de mécanique, tout en Maillechort usiné, le bateau avait été réalisé par un ancien ingénieur de Sud-Aviation...le seul ennui c'est qu'il n'y avait plus de gréement ni de voiles, ni même d'écoutille d'accès à l'intérieur...

Faire un mât en bois avec gorge c'était compliqué, en faire un à crinelle en fil métallique  sur l'arrière + crochets de soutif, c'était probablement trop ancien (l'ingé. devait aimer les solutions modernes) ...et pas question de monter non plus un gréement moderne en carbone...

J'ai fini par trouver à Strasbourg (transport galère pour un truc de 2M50 de long mais les laséristes sont une maffia et finalement çà m'a été livré en perruque chez Wurth Paris )  un mât profilé en alu  (ça ne se fait plus, du moins en France, mais çà commençait à se trouver à la fin des années 60, c'est un poil trop moderne mais pas tant que çà ) j'ai payé un bon billet chez New Cap Maquettes pour l'accastillage (vît de mulet , BDF, ridoirs ...etc) pour l'instant c'est du provisoire côté gréement dormant pour prendre les cotes...et çà ne sera pas terminé avant mon départ en Corse...

Cà donne quand même une idée de la bête, à laquelle j'ai fait une écoutille un peu travaillée pour faire joli...et  trop lourde, mais bon, il est passé en catégorie vintage ce bateau qui fait 30 Cm au maître Bau...après il restera la question des voiles...à voir...

Il y a des fabricants en Angleterre qui font du sur-mesure mais çà doit coûter bonbon...


 

aquettes

Bonjour Laserologue et tous nos amis bassinistes,

Très bel animal, une rareté avec des caractéristiques inhabituelles, notamment ce maitre bau (largeur) poussé à 30cm.
J'ai hâte de voir une vidéo de navigation.

Très joli bateau , pour info sur une de mes maquettes j’ai plaqué le mât avec du plaquage chêne sur toile .
Le résultat est pas mal .

Ca ne va pas être pour tout de suite...je pars en Corse jouer avec des bateaux plus grands (il y en a 60) mais avant de partir j'espère au moins finir le gréement dormant.

C'est vrai que les proportions sont inhabituelles, en fait tout se passe comme si c'était un classe M (50/800) de 1M27 de long, raccourci et adapté à la jauge des 1M (10/40) avec l'inconvénient de ne pas pouvoir mette de Pataras car l'installation du Vane occupe tout l'arrière et au vent arrière (la principale allure problématique où le Vane est meilleur que le Braine) la plume ne doit pas interférer avec la bôme.

Sur les classe M il y a de la place (et souvent les bateaux de l'époque pré radiocommande ont un arrière très fin , voire "norvégien" cad pointu , pour mettre  le pivot du Vane , et on peut installer -de justesse- un pataras dédoublé sur patte d'oie , sans gêner la plume ) mais il y en a moins sur les 1M...et du coup...adieu Partaras.

En fouillant dans ma collec de MRB des années 60 j'ai retrouvé un plan de Horace Boussy pour un classe M (1M27) nommé Sérénade , qui a deux options de quille , une en nageoire de phoque coulée en bronze, car çà se faisait parfois quand il y avait encore des bronziers d'art au Faubourg St Antoine qui bossaient pour pas cher , et l'autre une quille droite à bulbe, plus moderne et plus profonde (et Boussy, un vieux briscard, qui fut cap-hornier dans sa toute jeunesse) convient qu'elle est meilleure.

C'est ingénieux, le placage sur unn mât en carbone ou alu...mais bon , là mon bateau est un engin ex régate, pas une maquette ou un jouet...donc sur ce genre de supposés Racers on fait dans l'efficace plus que dans l'esthétique


 La quille moderne n'est cependant pas encore aussi profonde que les lames en carbone des M modernes.

La quille de mon bateau a encore la forme nageoire de phoque (qui diminue soi-disant les turbulences au niveau de la flottaison quand le bateau est gîté,par rapport à une quille en trapèze toute bête) mais elle est en alu aviation mince et porte un bulbe..peint en rouge..va savoir pourquoi?

 Les formes des 2/3 avant du Sérénade sont quasiment les mêmes que sur mon Roland de la Poype , la largeur est quasi identique...mais mon R de la P se referme vers l'arrière en un croupion beaucoup moins effilé...De là à supposer que mon bateau est un Sérénade raccourci, il n'y a pas loin.

les bateaux raccourcis pour cause de jauge c'est assez courant:
La mini transat a une limite à 6,50 M mais dans les premières Mini-Transat on utilisait beaucoup des Surprise de Joubert (7M30) qui étaient raccourcis par le milieu directement dans le moule du chantier Archambault.

Aujourd'hui les Mini Transat ont la voilure et le gréement d'un bateau de course de 10 M portés par des coques avec des étraves de Scow (carrées arrondies) ...les lignes d'eau sont les mêmes que celles d'un bateau plus gros (et dedans c'est d'un inconfort épouvantable, il n'y a pas même de couchette.

Pareille pour les Caravelles Herbulot crées pour les Glénans ç'était prévu pour porter 8 personnes (réduit à 6 avec les nouvelles normes dans seulement 4M30)

On pouvait le faire grâce à l'étrave à marotte (façon Optimist) ...Il y avait un bateau concurrent , pour les scouts et en contreplaqué, qui avait une étrave pointue (le Major du chantier Silvant à Conflans) ...il était plus long de presque 1M, très large ...et il ne pouvait pas embarquer plus de monde...

Pour les bateaux de bassin , il y a souvent au Luco des petites merveilles léguées au club du Luco par feu JP Dole -Robbe (qui contribuait déjà au MRB dans les années 60) , construits selon la légendaire jauge JO75 , Ben ils ont assez peu de tirant d'eau (la jauge est un cadre de 1M10 de haut par 0,75 de longueur) ils sont très larges et avec un gréement auto-porté entièrement orientable et ce sont de véritables avions de chasse tant pour la vitesse que pour la maniabilité malgré leur look trapu.

Je n'aurai guère le temps d'aller plus loin, je passe à autre chose, les régates et l'ouverture du club de voile mais le Roland de la Poype a son gréement dormant presque finalisé (il manque la têtière de mât et le système d'écoute de foc).

Bosser sur ce genre de bête est chronophage, le moindre point de fixation nécessite de monter une ferrure , soit achetée dans le commerce, soit fabriquée maison , on ne se contente pas de visser un piton dans un bout de tourillon.

Les haubans sont en câble inox 1mm (j'ai épuisé mon stock acheté juste avant la fermeture de Weber, mais si çà intéresse quelqu'un on peut se procurer 100 M de ce câble et 100 manchons talurit 1mm alu à la vénérable corderie Clément (anciennement avenue de l'Observatoire, au jour d'hui à Bagneux) pour un peu plus de 80 €.^
Pour les voiles , il va falloir que je me procure de la toile à voile dacron ou du nylon à spi ...

Perso j'apprécie ce système pour mes bateaux c'est bien plus pérenne que les ficelles à roti d'origine et on peut faire des guindants de foc vraiment tendus et aérodynamiquement "clean".

En me documentant dans mes vieux MRB et sur le net pour essayer de faire quelque chose de plus ou moins conforme au gréement de l'époque , je me suis constamment"cogné le nez" dans le personnage phare de la voile modèle non radiocommandée  des années 40-50-60 et 70 Mr Horace Boussy...

Après une réunion (sans intérêt)et une petite bouffe (à 25€) à la fédé de voile , cet hiver, un très vieux commodore de la commission VRC m'avait parlé de ce monsieur et m'avait  dit qu'il avait été Cap Hornier...ce qui m'avait bien étonné mais qui, vérification faite, est parfaitement exact.

Sa biographie express existe bien ...mais en anglais car il se rendait fréquemment chez les perfides naufrageurs de Mers-El Kebir et avait même remporté leur Championnat National de Classe 2A en 1963 (Coupe Yachting monthly) ce qui lui avait valu de serrer officiellement la louche de Mr Elizabeth II, le Prince Philip d'Edimbourg, qui était un passionné de voile et qui régatait avec comme équipierd e luxe nul autre que cette vieille canaille d'Uffa Fox.

Je crois que je ferait un petit post à ce sujet, ce monsieur au physique imposant était vraiment quelqu'un apparemment.